Thèse soutenue

Etude des composés organiques volatils (COV) dans l'atmosphère nuageuse au sommet du Puy de Dôme : partition air/goutte des COV et impact sur la chimie atmosphérique

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Miao Wang
Direction : Laurent DeguillaumeAgnès Borbon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'Univers
Date : Soutenance le 16/12/2019
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne‎ (2017-2020)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences fondamentales (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de météorologie physique (Clermont-Ferrand)
Jury : Président / Présidente : Nathalie Brun-Huret
Examinateurs / Examinatrices : Gilles Mailhot, Matthias Beekmann
Rapporteur / Rapporteuse : Maud Leriche, Stéphane Sauvage

Résumé

FR  |  
EN

Les composés organiques volatils (COV), les hydrocarbures saturés, insaturés et autres hydrocarbures substitués, jouent un rôle majeur dans la chimie atmosphérique. Ils sont principalement émis par des sources anthropiques et biogéniques dans l'atmosphère; ils sont également transformés in situ par des réactions chimiques, et plus spécifiquement par photo-oxydation conduisant à la formation d'ozone (O3) et d'aérosol organique secondaire (SOA). En modifiant la fraction organique des particules d'aérosol, les COV modifient l'équilibre radiatif de la Terre par un effet direct (absorption et diffusion du rayonnement solaire) ou par un effet indirect en altérant les propriétés microphysiques des nuages. Ils présentent également un effet direct sur la santé humaine et l'environnement. Au cours de leur transport atmosphérique, les COV et leurs produits d'oxydation, les composés organiques volatils oxygénés (OVOC), peuvent se répartir entre les phases gazeuses et aqueuses en fonction de leur solubilité. Les nuages ​​ont un effet significatif sur la chimie troposphérique en redistribuant les traces de constituants entre les phases et en fournissant de l'eau liquide dans laquelle la chimie de la phase aqueuse peut avoir lieu. En effet, pendant la durée de vie des nuages, les composés chimiques et notamment les COV se transforment efficacement car les nuages ​​favorisent le développement d'une «chimie multiphasique». Cette dernière présente plusieurs particularités. Premièrement, les processus photochimiques à l'intérieur des gouttelettes sont importants dans la transformation des composés chimiques. Deuxièmement, les réactions chimiques aqueuses sont efficaces et peuvent être plus rapides que les réactions équivalentes en phase gazeuse. Cela peut être lié à la présence d'oxydants puissants tels que le peroxyde d'hydrogène H2O2 ou les ions métalliques de transition (TMI), qui participent à la formation de radicaux tels que les radicaux hydroxyles (HO •) qui favorisent les processus d'oxydation. De plus, la présence de micro-organismes viables a été mise en évidence et a montré sa participation aux transformations des espèces chimiques. Enfin, ces transformations dans les nuages ​​sont également fortement perturbées par des processus microphysiques qui contrôlent la formation, la durée de vie et dissipation des nuages. Ces processus redistribueront les espèces chimiques entre les différents réservoirs (eau de nuages, pluie, phase particulaire, phase gazeuse et phase de glace solide). Dans ce cadre, la transformation des COV dans le milieu nuageux peut conduire à la production de composés secondaires contribuant à la formation de SOA, appelés «nuage aqSOA». Cette masse d'aérosol organique secondaire produite pendant la durée de vie du nuage pourrait expliquer en partie l'ubiquité des petits acides dicarboxyliques et céto et des composés de haut poids moléculaire mesurés dans les particules d'aérosol, l'eau de brouillard, l'eau de nuage ou l'eau de pluie à de nombreux endroits, car ils n'ont ni sources d'émission directe ni aucune source importante identifiée en phase gazeuse. Cette masse d'aqSOA reste en phase particulaire après évaporation des nuages ​​impliquant une modification des propriétés (micro) physiques et chimiques des particules d'aérosol (taille des particules, composition chimique, morphologie). Ceci conduit à des modifications de leurs impacts sur les cycles consécutifs de nuages ​​ou de brouillard (effets indirects des aérosols) et de leurs interactions avec les rayonnements entrants par diffusion / absorption (effet direct des aérosols). (...)