Thèse soutenue

Virulence des Escherichia coli entérohémmoragiques : rôle central du monoxyde d'azote dans le devenir de l'infection et identification de nouveaux déterminants impliqués dans l'adaptation du pathogène à l'environnement digestif

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Marion Gardette
Direction : Grégory Jubelin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Génétique et Physiologie
Date : Soutenance le 02/12/2019
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne‎ (2017-2020)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences de la vie, santé, agronomie, environnement (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Microbiologie Environnement Digestif et Santé
Jury : Président / Présidente : Nicolas Barnich
Examinateurs / Examinatrices : Estelle Loukiadis, Stéphane Bonacorsi
Rapporteurs / Rapporteuses : Josée Harel, Suzana Salcedo

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Les Escherichia coli entérohémorragiques (EHEC) représentent un enjeu majeur en santé publique. En effet, ces pathogènes sont responsables chaque année de milliers de cas de toxi-infections alimentaires à travers le monde et peuvent engendrer des complications graves, notamment des atteintes rénales chez les jeunes enfants et cérébrales chez les personnes âgées. Actuellement, le principal problème réside dans le fait que les traitements thérapeutiques disponibles sont limités puisque l’antibiothérapie peut favoriser le développement des complications liées à l’infection. Il est donc primordial et d’actualité de mettre en évidence les facteurs bactériens associés à la virulence des EHEC et de comprendre les interactions entre le pathogène et l’hôte afin de développer des stratégies thérapeutiques visant à éliminer le pathogène et limiter l’apparition des symptômes graves. Ainsi, le premier objectif de cette thèse était d’identifier de nouveaux facteurs bactériens potentiellement impliqués dans le processus infectieux. L’utilisation de la technologie RIVET sur la souche de référence O157:H7 EDL933 en modèle murin, a permis de mettre en évidence 31 gènes dont l’expression est spécifiquement induite lors de l’infection. La caractérisation de ces gènes a démontré que certains codent des facteurs de niche qui pourraient accroître le potentiel des souches d’EHEC à s’adapter à l’environnement intestinal et ainsi participer à la virulence du pathogène. Le second volet de cette thèse avait pour but de caractériser in vivo la réponse des EHEC au monoxyde d’azote (NO), un médiateur de la réponse immunitaire de l’hôte, et ainsi d’évaluer le potentiel rôle protecteur du NO lors d’une infection en modèle murin. En utilisant une souche d’EHEC rapportant la présence de NO, nous avons démontré que le NO est produit dès les premiers stades de l’infection et que celui-ci limite l’adhésion du pathogène à la muqueuse colique. En revanche, nous avons également mis en évidence un effet néfaste du NO pour l’hôte puisqu’il favorise la production des Shigatoxines (Stx), le facteur de virulence majeur des EHEC, conduisant au développement d’un dysfonctionnent rénal. Enfin, nous avons montré l’importance de la NO réductase NorVW dans la virulence de certaines souches d’EHEC. En effet, l’inactivation de l’opéron norVW chez la souche O157:H7 620 réduit la capacité du pathogène à coloniser efficacement le tractus digestif et à produire Stx. Cette observation est toutefois souche dépendante et suggère que la réponse des EHEC au stress nitrosant lors d’une infection est complexe et probablement multifactoriel. L’ensemble de ces travaux contribue à une meilleure compréhension du processus infectieux des EHEC, une étape indispensable au développement de futures stratégies anti-infectieuses.