Thèse soutenue

Mécanismes écophysiologiques impliqués dans les interactions antagonistes entre le jeune chêne sessile (quercus petraea (Matt.) Liebl.) et la molinie bleue (Molinia caerulea (Moench) L.) : rôles des transferts d'azote, des mycorhizes et des rhizodépôts allélochimiques

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Auteur / Autrice : Marine Fernandez
Direction : Philippe MalagoliPhilippe BalandierThierry Améglio
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ecologie et Ecophysiologie végétale
Date : Soutenance le 13/12/2019
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne‎ (2017-2020)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences de la vie, santé, agronomie, environnement (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Physique et Physiologie Intégratives de l'Arbre en Environnement Fluctuant
Jury : Président / Présidente : Jean-Louis Julien
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Gerant-Sauvage
Rapporteur / Rapporteuse : Christiane Gallet, Emmanuel Corcket, Joëlle Fustec

Résumé

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Une meilleure connaissance des interactions entre plantes permettrait d’améliorer la gestion de la régénération forestière naturelle et artificielle. Il est bien établi que la molinie (Molinia caerulea), poacée monopoliste du sous-bois, a un effet particulièrement dépressif sur l’installation et la croissance du jeune chêne sessile (Quercus petraea). Son importante capacité à absorber l’eau et les nutriments du sol entraine une forte compétition par exploitation des ressources. Cependant, il semblerait que d’autres interactions soient impliquées dans les relations entre le jeune chêne et la molinie. Ainsi, les propriétés allélopathiques de la molinie ont été suggérées, mais aucune étude n’a mis en évidence un tel effet sur le chêne. À l’inverse, le jeune chêne semble faciliter la croissance de la molinie. L’interaction chêne-molinie présente donc la singularité d’être antagoniste : la molinie inhibe la croissance du chêne tandis que celui-ci favorise la croissance de la poacée, mais les mécanismes impliqués ne sont pas entièrement connus. L’objectif de cette thèse a été d’analyser les mécanismes fonctionnels et écophysiologiques impliqués dans les interactions entre le jeune chêne sessile et la molinie bleue. Les expérimentations réalisées dans la thèse démontrent que (i) le chêne rhizodépose et transfère rapidement de l’azote à la molinie par les voies souterraines (rhizodéposition de composés azotés dans le sol) favorisant la croissance de cette dernière, (ii) la présence de molinie dans le même pot entraine une diminution du taux de racines latérales et du taux d’ectomycorhization du chêne et que (iii) la molinie rhizodépose des métabolites secondaires différents de ceux du chêne et ayant un potentiel allélopathique. Dans la lignée de travaux actuels, la thèse met en perspective que les composés chimiques que les plantes émettent dans le sol agissent comme de véritables signaux directs ou indirects (via les communautés biologiques du sol) et induisent chez les voisins des modifications dans leur métabolisme et/ou leur croissance.