Etudes des circuits neuronaux organisant l'évitement actif instrumental et l'évitement contextuel non instrumental.
Auteur / Autrice : | Juliette Viellard |
Direction : | Cyril Herry, Newton sabino Canteras |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Neurosciences |
Date : | Soutenance le 20/12/2019 |
Etablissement(s) : | Bordeaux en cotutelle avec Universidade de São Paulo (Brésil) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Talence, Gironde ; 1993-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Neurocentre Magendie (Bordeaux) |
Jury : | Président / Présidente : Yann Humeau |
Examinateurs / Examinatrices : Yann Humeau, Antonio Padua de Carobrez, Deborah Suchecki, Caroline Blanchard | |
Rapporteur / Rapporteuse : Antonio Padua de Carobrez, Deborah Suchecki |
Mots clés
Résumé
Les mammifères, y compris les rongeurs, présentent un large éventail de comportements défensifs actifs, tels que l’évitement, ou passif, tel que l’immobilisation (le freezing), à des fins d’adaptation et de survie. La réponse d'évitement est une réaction apprise dans laquelle un individu prend le contrôle de situations dangereuses pour faire face aux menaces. Une forme d'évitement qui a été étudiée est l'évitement actif signalé, où les individus sont entraînés à éviter une situation et fuient en réponse à un signal précédemment associé à un stimulus aversif. Il a été souligné que le Cortex préfrontal dorso-médian (CPFdm) joue un rôle important dans l’encodage de l’acquisition et de l’expression du freezing ainsi que dans les réponses d’évitement. Cependant, sa contribution à l'acquisition et à l'expression de comportements d'évitement n'est pas claire, et les circuits neuronaux du CPFdm qui gèrent ensemble les stratégies d’adaptation actives et passives, restent à découvrir. Pour répondre à cette question, nous avons développé un nouveau paradigme comportemental dans lequel une souris a la possibilité de se figer ou d’éviter un stimulus aversif en fonctions des contingences contextuelles. Premièrement, nous avons étudié le rôle de la voie entre le CPFdm et la matière grise periaqueducale (PAG) dans l’évitement actif signalé, et sa relation avec le freezing. Nos résultats indiquent que (i) le CPFdm et le dl/lPAG sont activés lors du comportement d'évitement, (ii) et que l'inhibition optogénétique de cette voie bloque l'acquisition de l'évitement conditionné. Une forme d'évitement non instrumental est également étudiée, dans laquelle l'individu apprend à éviter l'environnement aversif en utilisant uniquement des indices contextuels et affichant des comportements d'évaluation des risques à l’encontre de l'environnement dangereux. Il a été précédemment démontré que dans cette situation, un circuit septohippocampale-hyptothalamique-tronc cérébrale est spécialement activé. Cette analyse a aussi révélé que le noyau dorsal pré-mamillaire (PMD) devait être impliqué de manière critique dans l'évitement passif contextuel. Nous avons analysé l'influence de la modulation du PMD et de ses projections au niveau de ses cibles principales, sur le processus d'expression et de reconsolidation de l'évitement passif contextuel. Nos résultats ont montré qu’une (i) voie septohippocampale-hyptothalamique-tronc cérébrale spécifique était impliquée dans notre paradigme d’évitement passif. (ii) De plus, l’inhibition du PMD lors d'une exposition au contexte aversif altère à la fois l'expression des comportements d'évitement et la reconsolidation de la mémoire. (iii) Enfin l’inhibition au niveau des terminaux du PMD altère l'expression et la reconsolidation de la mémoire dans le dlPAG et dans l’AMv. Les expériences de ce projet ont été menées à bien à l’aide d’analyse Fos, d'inhibition pharmacogénétique et optogénétiques.