Thèse soutenue

Identification des mécanismes immunométaboliques impliqués dans l’activation des lymphocytes T γδ tissulaires humains dans le cancer
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Auteur / Autrice : Charlotte Domblides
Direction : Patrick Blanco
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Microbiologie -immunologie
Date : Soutenance le 17/12/2019
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Bordeaux)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : ImmunoConcEpT Immunologie Conceptuelle, Expérimentale et Translationnelle (Bordeaux ; 2003-....)
Jury : Président / Présidente : Alain Ravaud
Examinateurs / Examinatrices : Patrick Blanco, Alain Ravaud, Marie-Clotilde Alves-Guerra, Olivier Adotevi, Julie Dechanet-Merville, Franck Pages, Maya Saleh
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Clotilde Alves-Guerra, Olivier Adotevi

Mots clés

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Résumé

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Les lymphocytes T gamma delta sont des sentinelles des barrières épithéliales qui jouent un rôle majeur dans la défense contre les agressions. Dans le cancer, elles participent à l'immunosurveillance et leur présence au sein du stroma tumoral constitue le principal facteur pronostic positif. Il s’agit donc d’une population qui pourrait constituer une cible thérapeutique privilégiée en oncoimmunologie. La fonction des LTgd est finement régulée par un ensemble de cytokines et en particulier par l’interleukine 18 (IL-18). L’IL-18 est une cytokine proinflammatoire correspondant à l’un des plus puissants stimulateurs solubles des LTgd, impliquée dans l’homéostasie tissulaire au niveau des barrières épithéliales. Elle est sécrétée grâce à l’activation de l’inflammasome, complexe cytosolique composé de Nod-Like Receptors (NLRs). Néanmoins, in vitro, certaines lignées cancéreuses n’en sécrètent plus, probablement du fait de la perte d'expression des constituants de l'inflammasome.Nous avons donc voulu évaluer l’expression protéique in vivo des constituants des inflammasomes, et leur impact pronostic en clinique. L’expression protéique a été analysée dans 104 tumeurs colorectales appariées aux tissus sains, par immunofluorescence sur un tissue micro-array (TMA). Un comarquage de la cytokératine a été effectué pour évaluer l’expression de ces composants spécifiquement dans les cellules épithéliales, qu’elles soient tumorales ou saines. Nos résultats ont montré une diminution de l’expression de l’ensemble des constituants de l’inflammasome dans l’épithélium des tissus tumoraux, ainsi que de la caspase-1 et des interleukines. Néanmoins, seules les pertes d’expression de NLRC4, de NLRP6 ou de l’IL-18 étaient associées à une maladie plus avancée ainsi qu’à la mortalité des patients. De plus, la perte combinée de ces 3 marqueurs était associée à un pronostic encore plus mauvais. Ainsi, seulement 22.2% des patients NLRC4bas/NLRP6bas/IL-18bas étaient encore vivants à 5 ans contre 85.2% pour les patients NLRC4haut/NLRP6haut/IL-18haut. De plus, la perte d’expression de NLRC4 et de l’IL-18 semblait corrélée à une diminution plus importante de l’infiltrat en cellules immunitaires et en particulier en lymphocytes T CD3+. Nous avons également montré grâce à un modèle in vitro que la réexpression de NLRC4 était associée à une diminution de la prolifération des cellules tumorales coliques métastatiques. Enfin, en trancriptomique, cette réexpression de NLRC4 induisait l’expression de médiateurs de la voie de l’interféron de type I. Dans l’ensemble, ces résultats montrent que la perte d’expression protéique de NLRC4, NLRP6 et IL-18 par la tumeur pourrait constituer un mécanisme de résistance à l’immunité antitumorale et semblerait être un facteur pronostic majeur.Dans un second temps, nous avons étudié la régulation des LTgd par des molécules solubles non cytokiniques, dépendantes du métabolisme tumorale. Ainsi, nous avons montré que l’activation de l’AMPK dans les cellules cancéreuses de côlon permettait d’augmenter l’expression d’un antigène de stress appelé EphA2 reconnu par les LTgd humains. De plus, l’induction in vitro de l'activation de l’AMPK permettait la sécrétion de petits peptides qui modulent la réponse immunitaire. Ainsi, par une série de chromatographies sur les surnageants de cellules tumorales reprogrammées, nous avons pu identifier un peptide capable d’inhiber l’activation des LB in vitro. Nous tentons actuellement d’identifier d’autres cibles immunitaires, mais également d’identifier les mécanismes qui induisent cet effet.Ces 2 axes constituent autant de cibles potentielles en thérapeutiques anticancéreuse, seules ou en association avec les chimiothérapies ou avec les immunothérapies actuelles. Ceci pourrait ainsi permettre d’améliorer les réponses observées dans les cancers.