Thèse soutenue

Three essays on labor market frictions under firm entry and financial business cycles
FR  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Jeremy Rastouil
Direction : Samuel Maveyraud-Tricoire
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 25/11/2019
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Bordeaux)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Groupe de recherche en économie théorique et appliquée (Pessac, Gironde ; 2007-2021)
Jury : Président / Présidente : Marc-Alexandre Sénégas
Examinateurs / Examinatrices : Samuel Maveyraud-Tricoire, Marc-Alexandre Sénégas, François Langot, Céline Poilly, Florina-Cristina Semenescu-Badarau, Gilbert Cette
Rapporteurs / Rapporteuses : François Langot, Céline Poilly

Résumé

FR  |  
EN

Durant la grande récession, les interactions entre fluctuations du prix de l’immobilier, du travail et de l’entrée des firmes sur le marché des biens, ont mis en avant l’existence de relations étroites entre ces marchés. Le but de cette thèse est de mettre en lumière les interactions entre le marché du travail et le marché des biens ainsi que des cycles financiers, en utilisant les récents progrès des modèles DSGE. Dans le premier chapitre, nous avons trouvé un fort rôle joué par la création de firmes dans l’amplification des dynamiques de l’emploi. En introduisant le mécanisme du modèle de Diamond-Mortensen-Pissarides sur le marché du travail, nous avons pu étudier sous un nouvel angle les fluctuations du taux de marge des firmes. Comparé aux travaux théoriques utilisant un marché du travail sans frictions, nous avons trouvé un taux de marge moins contracyclique dû au coût marginal acyclique d’un modèle avec frictions. De plus, le rôle accordé à la création de firmes dans la détermination du taux de marge est moins important que dans les papiers précédents. Dans le second chapitre, nous avons lié la capacité d’endettement des ménages avec leur situation sur le marché de l’emploi. Grâce à cette microfondation, les nouveaux arrivants sur le marché du travail entrainent un plus haut niveau de dette immobilière tandis que ceux qui perdent leurs emplois sont exclus du marché du crédit. En conséquence, le ratio LTV devient endogène et répond de manière procyclique aux fluctuations de l’emploi. Nous avons montré que cette modélisation était empiriquement fondée et résout les anomalies d'une contrainte de crédit standard. Dans le dernier chapitre, nous avons étendu l’analyse précédemment effectuée en intégrant des firmes qui s’endettent dans le but d’obtenir un cycle financier plus complet. Le premier résultat est qu’une contrainte de crédit pour les firmes intégrant à la fois les biens immobiliers, le capital et la masse salariale permet de mieux rendre compte des fluctuations sur le marché du travail comparativement aux contraintes n’intégrant qu’une partie de ces trois composantes. Le second résultat met en évidence le rôle des fluctuations immobilières et du crédit sur l’emploi. Les deux derniers chapitres ont d’importantes implications pour les politiques économiques. Une réforme structurelle du marché du travail visant à le déréguler entraine une forte hausse de la dette immobilière pour les ménages ainsi que du prix de l’immobilier et une augmentation moindre de la dette des firmes. Notre approche révèle qu’une politique macroprudentielle visant à restreindre la capacité d’emprunt des ménages conduit à des effets positifs à long terme pour l’économie tout en limitant les effets sur le marché immobilier (dette et prix). A l’inverse, une politique macroprudentielle visant à réduire l’emprunt des entreprises conduit à l’effet inverse avec des effets négatifs à long terme pour l’économie.