Thèse soutenue

L'instrumentalisation du nationalisme à l'ère post-communiste : Serbie et Biélorussie

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Pauline Soulier
Direction : Philippe Claret
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 27/06/2019
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de droit (Pessac, Gironde ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherche Montesquieu (Pessac, Gironde)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Philippe Claret, Stanislav Sretenović, Michel Hastings, Slobodan Milacic, Olga Belova
Rapporteurs / Rapporteuses : Stanislav Sretenović, Michel Hastings

Résumé

FR  |  
EN

Au début des années 1990, la Serbie et la Biélorussie n’empruntent pas la voie démocratique. Après une timide amorce de cette transition, les prises de pouvoir par S. Milošević et A. Loukachenka suspendent, pour un temps plus ou moins long, la démocratisation. Outre l’originalité des régimes qu’ils instaurent, ce sont leurs techniques d’accès au pouvoir qui interpellent. Ils ne commettent pas un putsch, mais détournent le processus de démocratisation de la région. Alors que les Etats voisins s’appuient sur le nationalisme et cherchent les originesde la nation pour bâtir des régimes inspirés de l’Occident et débarrassés du communisme, S. Milošević et A. Loukachenka récupèrent cette logique de redéfinition identitaire pour s’opposer à la démocratie avec, au début,le consentement du peuple.Cette recherche vise à comprendre comment ces deux leaders politiques travestissent les idéologies démocratiques et nationalistes, pour mettre en place des régimes anachroniques. Pour cela, nous étudierons d’abord leur définition de la nation et nous chercherons à comprendre, à la lumière de travaux spécialisés, comment est réécrit le roman national (M. Ferro, P. Nora, P. Ricoeur, A.-D. Smith et G.-L. Mosse), et comment sont repensés les fondements protonationaux de la nation (E. Hobsbawm). Nous analyserons ensuite, à l’aide de certains auteurs, la mise en œuvre du mouvement nationaliste (M. Hroch) et la façon dont les deux leaders séduisent le peuple par un discours populiste plus efficace que ceux de leurs concurrents démocrates (P.-A.Taguieff), pour mettre en place, en définitive, les premières démocraties illibérales d’Europe (I. Wallerstein et C. Schmitt).