Les modèles quantitatifs pour l’évaluation du rapport bénéfice-risque des vaccins : état de l’art et axes d’amélioration
Auteur / Autrice : | Hugo Arlegui |
Direction : | Bernard Bégaud |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Pharmaco-épidémiologie - Option pharmaco-épidémiologie, pharmaco-vigilance |
Date : | Soutenance le 15/02/2019 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Talence, Gironde ; 2011-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Bordeaux population Health |
Jury : | Président / Présidente : Antoine Pariente |
Examinateurs / Examinatrices : Bernard Bégaud, Mahmoud Zureik, Caro Jaime, Rodolphe Thiébaut | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Claude Desenclos, Thomas Hanslik |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
La vaccination représente l'un des grands succès des stratégies de santé publique. Cependant, depuis leur introduction, les vaccins ont fait l’objet de controverses. Des polémiques médiatiques ont contribué à ébranler la confiance que les citoyens portent dans la vaccination et les autorités sanitaires. Une communication transparente et fondée sur une démonstration robuste du rapport bénéfice-risque des vaccins est donc nécessaire afin d’éclairer les décisions des autorités de santé et rétablir la confiance du grand public et des professionnels de santé.Les modèles quantitatifs pour l’évaluation du rapport bénéfice-risque (qBRm) sont de plus en plus utilisés par les parties prenantes comme outils d’aide à la décision. Ces modèles fournissent une structure permettant d’incorporer des données provenant de plusieurs sources afin de quantifier et de mettre en perspective les bénéfices et les risques d’une intervention. Cependant, les autorités de santé et les laboratoires pharmaceutiques se préoccupent du manque de cadre explicite et systématique. Des initiatives se développent afin d’optimiser l’évaluation quantitative du rapport bénéfice-risque des produits de santé. Néanmoins, peu d’entre elles sont spécifiques aux vaccins.Au vu de ce contexte, ce travail de recherche avait pour vocation de proposer et de tester de nouveaux outils permettant de structurer l’évaluation quantitative du bénéfice-risque des vaccins afin d’optimiser son utilisation dans l’aide à la décision des différentes parties prenantes.Pour cela, l’objectif de la première partie de ce travail était de synthétiser les données disponibles sur les qBRm appliqués aux vaccins afin de les analyser. L’état de l’art effectué a confirmé que les qBRm étaient de plus en plus utilisés pour aider à l’évaluation du bénéfice-risque des vaccins. Les chiffres montrent une nette augmentation du nombre de publications dans ce domaine depuis le début des années 2000. Un tiers des qBRm identifiés concernait la vaccination contre le rotavirus. Cependant aucune de ces études sur le rotavirus n’avait été développée spécifiquement pour la France. L’analyse des études sélectionnées a mis en évidence des divergences en termes d’approches méthodologiques utilisées et des lacunes concernant la qualité de l’information renseignée dans les études, rendant l’interprétation et la comparaison des modèles complexes.Au cours de la deuxième partie de ce travail nous nous sommes donc attachés à proposer des axes d’amélioration. Tout d’abord nous avons conçu un guide pour améliorer la description des analyses afin d’apporter plus de transparence et de garantir ainsi une meilleure interprétation des résultats sur les qBRm appliqués aux vaccins. Puis, en l’absence d’évaluation quantitative du rapport bénéfice-risque de la vaccination contre le rotavirus en France et compte tenu des interrogations existantes autour de son intérêt, nous avons réalisé un qBRm évaluant la vaccination contre le rotavirus en France. Enfin, nous avons souhaité explorer l’utilisation d’un nouvel outil de modélisation pour le développement de qBRm appliqués aux vaccins : le Discretely Integrated Condition Event (DICE). Le DICE constitue un outil standardisé qui pourrait être utilisé par toutes les parties prenantes. L’application d’une telle interface commune à tous les qBRm pourrait faciliter leur conception, leur analyse et leur comparaison.Cependant, ces axes d’amélioration ne constituent qu’un point de départ des efforts nécessaires à réaliser pour l’évaluation du rapport bénéfice-risque des vaccins. De nouvelles initiatives sont essentielles afin de poursuivre la généralisation des qBRm appliqués aux vaccins, tout en les rendant plus performants et assortis de résultats robustes et transparents. Ces étapes semblent nécessaires pour rétablir la confiance en la vaccination et améliorer les couvertures vaccinales, assurant ainsi une protection optimale des populations face à des maladies infectieuses.