La violence de guerre dans le monde romain (fin du IIIème s. av. J.-C.- fin du Ier s. ap. J.-C.)
Auteur / Autrice : | Sophie Hulot |
Direction : | François Cadiou, Jean-Pierre Guilhembet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire, langues, littérature anciennes |
Date : | Soutenance le 22/11/2019 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Ausonius-Institut de recherche sur l'Antiquité et le Moyen âge (Pessac, Gironde) |
Jury : | Président / Présidente : Nathalie Barrandon |
Examinateurs / Examinatrices : François Cadiou, Jean-Pierre Guilhembet, Francisco Pina Polo, Pierre Cosme, Pascal Payen | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Nathalie Barrandon, Francisco Pina Polo |
Mots clés
Résumé
Quel est le rapport des Romains à la violence de guerre ? Cette question, d´une trompeuse simplicité, n´a jamais véritablement été posée en ces termes, tant Rome est le plus souvent présentée comme une puissance invariablement agressive et brutale. Pourtant, en s´inspirant du concept de la culture de guerre développé pour la période contemporaine, mais aussi de l´anthropologie et de la sociologie, il est possible de renouveler les approches sur la question. C´est l´angle plus précis du coût humain de la guerre qui a été retenu pour ce travail. Il permet de mieux saisir la manière dont la société romaine répond aux effets potentiellement perturbateurs des pertes et des blessés de guerre. Il facilite également la compréhension du comportement de Rome envers ses ennemis en proposant une lecture plus circonstancielle et interactionniste de la production de la violence. En s´intéressant plus particulièrement au corps, mais aussi aux conditions concrètes de l´activité militaire et enfin aux rapports sociaux romains, cet examen se veut une contribution à l´histoire militaire, culturelle et sociale de la Rome antique. Trois champs d´investigation ont été abordés. Le premier concerne la relation du soldat à la violence de guerre dans le cadre même des combats. Il s´agissait de mettre en évidence la manière dont les combattants pouvaient supporter les diverses intensités des conflits, s´en accommodaient ou, plus ponctuellement, manifestaient leurs insatisfactions vis-à-vis de la conduite de la guerre. La nature des blessures de guerre, le système médical ainsi que les relations entre les troupes et leurs chefs ont fait l´objet d´analyses plus précises. En deuxième lieu, c´est la réaction de l´ensemble de la communauté romaine face aux pertes et blessés de guerre qui a été mise en valeur. En particulier, la dimension inconditionnellement agressive de l´ethos guerrier romain a été nuancée. Surtout, on a cherché à mettre en lumière une série de protestations relatives au coût humain de la guerre lorsque ce dernier est perçu comme excessif. La réponse du pouvoir à ces mécontentements a alors été abordée selon une perspective chronologique. Enfin, l´examen a porté sur les modalités romaines du recours à la violence. Il s´agissait d´en montrer les ressorts circonstanciels, les mécanismes auto-restrictifs, le discours cohérent de justification et son caractère relativement commun dans le monde antique. En définitive, ce travail a permis de mieux dégager les seuils de sensibilités romains au coût humain de la guerre.