Thèse soutenue

Scepticisme et vérité dans la philosophie de Hegel

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Auteur / Autrice : Lucas Pétuaud-Létang
Direction : Christophe Bouton
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 22/11/2019
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sciences, Philosophie, Humanités (Bordeaux)
Jury : Président / Présidente : Valéry Laurand
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Bouton, Mai Lequan, Emmanuel Renault, Emmanuel Cattin, Michael Neil Forster
Rapporteurs / Rapporteuses : Mai Lequan, Emmanuel Renault

Mots clés

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Résumé

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L’hypothèse de départ de ce travail consiste à tenir que les notions de scepticisme et de vérité, bien qu’opposées, se retrouvent au coeur de la philosophie de Hegel. Alors que, depuis quelques décennies, son rapport au scepticisme a suscité l’intérêt de la recherche, la question est loin d’être épuisée. Car ce rapport de Hegel au scepticisme admet deux côtés : d’une part l’interprétation qu’il en fournit – notamment celle du scepticisme antique –, d’autre part la réponse qu’il apporte au défi sceptique. La spécificité du rapport de Hegel au scepticisme antique apparaît dans les deux dimensions de ce rapport : (1) à travers une attention considérable portée aux textes pyrrhoniens et une interprétation novatrice de ce scepticisme ; (2) par une réponse, à même la construction du système, au défi sceptique tel qu’il est conçu. En quoi consiste cette double originalité ? À quel scepticisme Hegel veut-il faire face et en quoi sa défense consiste-t-elle ? Tel est, exprimé très généralement, le problème que nous posons. La thèse que nous soutenons s’articule en trois points. (1) Hegel interprète le scepticisme antique comme entièrement négatif, comme l’intellection et l’utilisation strictement négatives du dialectique : cette lecture est très originale comparée à celle de ses contemporains. (2) La négativité sceptique est surmontée à même le système (2a) par intégration à lui et (2b) par la construction d’un concept de vérité immunisé aux modes sceptiques. (3) La connaissance rationnelle de la vérité doit faire face à son historicité, c’est-à-dire, d’abord, faire face à un scepticisme contemporain de Hegel par une éthique de la vérité, et ensuite à une réutilisation historiste des modes sceptiques par leur réfutation. En somme, nous voudrions montrer que sa lecture radicale des sceptiques antiques a conduit Hegel à élaborer une défense du système, la plupart du temps implicite, qui soit capable de résister aux assauts sceptiques ; que cette lecture a donc joué pour lui un rôle crucial dans la détermination des concepts de dialectique et de vérité ainsi que dans la compréhension de sa propre philosophie dans l’histoire de la philosophie.