La Design Week : de l'évènement à la reconfiguration du quotidien : approche sémiotique
Auteur / Autrice : | Emna Kamoun |
Direction : | Anne Beyaert-Geslin, Annick Balestibaud-Monseigne |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Design |
Date : | Soutenance le 06/12/2019 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Médiation, Information, Communication, Art (Pessac, Gironde) |
Jury : | Président / Présidente : Gino Gramaccia |
Examinateurs / Examinatrices : Anne Beyaert-Geslin, Annick Balestibaud-Monseigne, Michela Deni, Vivien Lloveria | |
Rapporteur / Rapporteuse : Michela Deni, Patrizia Laudati |
Mots clés
Résumé
Cette thèse vise à interroger le phénomène de spectacularisation du design qui se manifeste à travers des évènements de grande envergure, à l’échelle d’une ville. Nous souhaitons porter un autre regard sur le design en adoptant celui de l’instance de réception. Quel en est le profil ? Quel rapport entretient-elle avec l’objet exposé ? Comment construit-elle une signification du design à travers une expérience de visite d’exposition ? Quel impact a cette confrontation au contexte évènementiel sur le quotidien de l’instance de réception ? Notre terrain de recherche, la Design Week, a été choisi pour deux raisons : d’abord son nom qui évoque un lieu de représentation du design, puis son succès en termes de fréquentation et de visibilité médiatique. La Design Week de Milan, parce qu’elle est considérée comme l’épicentre du phénomène, et la Design Week de Paris, parce qu’elle a un historique dans l’organisation d’évènements de design avec des caractéristiques similaires. Une méthodologie interdisciplinaire a été construite pour pouvoir rendre compte de ce qui se joue lors d’un évènement de cette envergure. Elle mêle l’anthropologie, la sémiotique, les sciences de l’information et de la communication en se nourrissant régulièrement de la sociologie et de la philosophie. Dans un premier temps, nous avons voulu définir la Design Week. Nous l’avons donc confrontée aux notions d’évènement, d’exposition, de spectacle et de dispositif. Le point d’approche choisi est alors la scénographie en tant qu’interface entre le sujet, l’objet et l’espace. Dans un second temps, nous avons voulu observer l’expérience de l’évènement. Ainsi, nous avons segmenté la Design Week selon cinq échelles d’observation que nous avons considérées comme des scènes, chacune donnant accès à un niveau de lecture différent pour le visiteur. Ceci nous a conduit à effectuer un profilage des visiteurs selon leurs compétences. Ensuite, en nous appuyant sur la théorie sémiotique de la factitivité, nous avons pu observer leur performance selon deux formes énonciatives scénographiques, injonctive et permissive. Ceci a donné lieu aux derniers questionnements à propos des enjeux stratégiques de cet évènement. Nous avons ainsi voulu mettre en évidence une matrice organisationnelle fractale qui régit le fonctionnement de la Design Week. Selon cette logique, en se stabilisant et en se dupliquant, elle se constitue en forme-marque répondant au fonctionnement d’un dispositif de spectacularisation. Celui-ci conditionne la construction de la signification du design chez le visiteur « ordinaire ». A travers cette thèse, nous questionnons la relation entre l’évènementiel et le quotidien sous le prisme du design. Ainsi, nous souhaitons actualiser le débat autour du design, en tant que notion, en tant que métier, en tant que discipline universitaire et enfin en tant que mode de pensée susceptible d’influencer la configuration des sociétés actuelles et futures.