Thèse soutenue

Écrire une histoire tue : le massacre de Sabra et Chatila dans la littérature et l’art
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Auteur / Autrice : Sandra Barrère
Direction : Jean-Paul Engélibert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures française, francophones et comparée
Date : Soutenance le 28/06/2019
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Textes, littératures, écritures et modèles (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Mounira Chatti
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Paul Engélibert, Catherine Coquio, Henry Laurens, Nayla Tamraz
Rapporteurs / Rapporteuses : Catherine Coquio, Henry Laurens

Résumé

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La recherche entend interroger les fonctions de la littérature et de l’art relativement à un événement violent qui fait l’objet d’un tabou, à savoir le massacre perpétré dans les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila (16-18 septembre 1982), à Beyrouth. Elle s’y applique à partir d’un présupposé : il n’y a pas seulement effraction du réel dans l’art, l’art est le temps à l’œuvre (P. Ricœur, A. Compagnon). La démarche part du constat d’un triple déficit d’histoire, de culte des morts et de justice. Il s’agit d’un événement tu : on le dira tabou. Par ailleurs, elle prend acte de l’émergence d’un corpus d’œuvres dans les champs de la littérature, du cinéma, de l’art contemporain. Dès lors, la recherche entend ausculter les fonctions politiques de la poétique (J. Rancière). Plusieurs hypothèses sont formulées qui ensemble signalent le caractère à la fois transitif et performatif de l’art et de la littérature : d’une part, au regard d’une vérité non avérée dans les livres d’histoire, et du mal de vérité qui en résulte (C. Coquio), les œuvres ont vocation à dire ce que l’histoire tait (I. Jablonka, E. Bouju, A. Imhoff, K. Quirós) ; d’autre part, les victimes n’ayant pas été enterrées, les œuvres déposent une stèle à l’endroit de son manque, rétablissant des égalités en direction de corps qui ne comptent pas (J. Butler) ; enfin, face à une irrésolution judiciaire qui signe le caractère indécidable de l’événement, elles opèrent, par leurs médiations symboliques, la clinique non seulement de l’humain, mais aussi du langage et de l’autorité du sens (A. Gefen, C. Coquio).Située au croisement des études postcoloniales et des études de genre, la recherche examine la politicité de la littérature et de l’art à partir d’un corpus de 14 œuvres prélevées aussi bien à l’épicentre qu’aux périphéries de l’événement.