Thèse soutenue

Les yeux de la mer et les médecins de la mer : des espaces sacrés des ancêtres aux aires marines protégées des vazaha sur le littoral vezo à Madagascar

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Auteur / Autrice : Roberto Francis Veriza
Direction : Laurent CouderchetBarthélémy Manjakahery
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie humaine
Date : Soutenance le 17/06/2019
Etablissement(s) : Bordeaux 3 en cotutelle avec Université de Tuléar
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Passages (Pessac, Gironde ; Pau ; Talence, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Denis Retaillé
Examinateurs / Examinatrices : Laurent Couderchet, Barthélémy Manjakahery, Jean-Pierre Jaoriziky, Anne-Élisabeth Laques, Marcel Napetoke, Jean Bertin Iréné Ramamonjisoa, Joséline Ramamonjisoa
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Pierre Jaoriziky, Anne-Élisabeth Laques

Résumé

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La bande côtière du littoral Sud-ouest de Madagascar est occupée par le groupe des Vezo dont la pêche est le principal moyen de subsistance. Cette occupation s’inscrit dans une longue histoire depuis l’époque de la traite d’esclaves, au XVIIème siècle. Les Vezo ont fondé leur identité grâce à la pêche et à la maîtrise de la navigation, avec la mise en place de sites interdits en mer pour gérer les ressources. Au début des années 1980, les océanographes ont signalé que les écosystèmes marins et côtiers étaient « en danger ». On attribue généralement la dégradation de l’environnement à l’accroissement de la pauvreté, à une demande accrue de produits halieutiques par le marché national et international, ainsi qu’à l’augmentation du nombre des usagers de la mer. Le diagnostic négatif quant à l’évolution des écosystèmes est à l’origine de l’intervention des institutions internationales et agences de développement dès le début des années 1990. Sur le registre du développement, il s’agit alors de moderniser les pratiques traditionnelles vezo et leurs engins de pêche. Dans le même temps, les conservationnistes créent des réserves marines et assurent la promotion du « volontourisme » et de l’aquaculture. A travers l’exemple d’Andavadoake, nous analysons l’évolution de l’occupation de l’espace ainsi que celle des pratiques de pêche, dont l’originalité était la gestion des tanifaly, espaces sacrés. Quelle évolution de l’identité vezo autorise l’appréhension d’un tel changement ? Une analyse des stratégies territoriales dans leur profondeur historique nous permet de remettre en cause le classement des Vezo en groupe ethnique, ce qui est aussi une des ambitions de notre thèse. Enfin, nous évaluons dans quelle mesure la politique de mise en réserves des écosystèmes marins a participé aux transformations organisationnelles et spatiales des Vezo.