Effet de la surexpression de la glycéraldéhyde 3-phosphate déshydrogénase (GAPDH) sur le développement et la fonction des lymphocytes T
Auteur / Autrice : | Rana Mhaidly |
Direction : | Els Verhoeyen |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la vie et de la santé |
Date : | Soutenance le 21/11/2019 |
Etablissement(s) : | Université Côte d'Azur (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Nice ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université de Nice (1965-2019) |
Laboratoire : Centre Méditerranéen de Médecine Moléculaire (Nice) - Centre méditerranéen de médecine moléculaire / C3M | |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Ehrland Ricci |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Ehrland Ricci, Valérie Dardalhon, Fabienne Meggetto-Pradelle, Vahid Asnafi, Philippe Gaulard | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Valérie Dardalhon, Fabienne Meggetto-Pradelle |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
L’activation des lymphocytes T (LT) et l’acquisition des fonctions effectrices sont des phénomènes récemment décrits pour être régulés par le métabolisme cellulaire, introduisant ainsi la notion d’« immunométabolisme » dans de nombreuses études biologiques.Dix enzymes métaboliques participent à la conversion du glucose en énergie cellulaire (glycolyse). Parmi celles-ci, des études récentes ont fait émerger la glycéraldéhyde 3-phosphate déshydrogénase (GAPDH) comme un acteur principal de la survie et de la différenciation des LT. Dans ce rôle, la balance entre ses fonctions glycolytiques (associées à la catalyse du glycéraldéhyde-3-phosphate en le 1,3-bisphosphoglycérate) et non-glycolytiques (stabilité des ARNm des cytokines et activation des voies de signalisation) est un phénomène majeur contrôlant la sélection et l’activation des LT.Afin d’étudier les fonctions glycolytiques et non-glycolytiques de la GAPDH dans le développement lymphocytaire, nous avons généré un modèle de souris transgéniques surexprimant la GAPDH exclusivement dans les LT (plck-GAPDH). Une première caractérisation de ces souris montre que la surexpression de la GAPDH n’a pas d’effet sur les stades précoces de développement des LT. De façon intéressante, nous avons observé dans les souris âgées (>18 mois) des changements phénotypiques évidents, notamment : une splénomégalie, des ganglions lymphatiques hypertrophiés et une infiltration lymphocytaire majeure au niveau du foie et de la moelle osseuse. Un immunophénotypage détaillé de ces tissus a montré une augmentation de la proportion des LT folliculaires helpers (Tfh) CD4+ Bcl-6+CXCR5+ PD-1high. De plus, ces cellules, fortement prolifératives et clonales, interagissent avec les lymphocytes B CD95+ GL7+ du centre germinatif, eux-mêmes associés à des cellules dendritiques folliculaires, formant ainsi un microenvironnement tumoral dans notre modèle plck-GAPDH. À la recherche d'un équivalent humain à notre modèle, nous avons découvert que les caractéristiques pathologiques, l’immunophénotypage et le profil génétique des souris plck-GAPDH correspondaient étroitement au lymphome T angio-immunoblastique humain (AITL). Il s’agit d’une hémopathie maligne rare pour laquelle aucune stratégie thérapeutique n’a été clairement décrite. Nous avons également mis en évidence dans les souris plck-GAPDH une activation de la voie NF-kB non canonique, également activée chez les patients AITL. Le ciblage de cette voie par un nouvel inhibiteur associé à une immunothérapie anti-PD1 a augmenté la survie des souris. Ce traitement permet une induction efficace de la réponse immunitaire anticancéreuse et représente une nouvelle perspective thérapeutique pour les patients atteints d’AITL.En conclusion, ce nouveau modèle de souris AITL capable de mimer étroitement les caractéristiques du lymphome humain, permettra d’élucider l'origine possible de la maladie, d’identifier d’autres voies de signalisation impliquées et de tester de nouvelles lignes thérapeutiques.