Thèse soutenue

Analyses biomécanique et physiologique des modes de propulsion synchrone et asynchrone chez les basketteurs en fauteuil roulant manuel

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Auteur / Autrice : Marjolaine Astier
Direction : Jean-Marc VallierArnaud FaupinÉric Watelain
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du mouvement humain
Date : Soutenance le 24/09/2019
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences du Mouvement Humain (Marseille ; 2004-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Toulon (1979-....)
Laboratoire : Laboratoire Motricité Humaine, Expertise, Sport, Santé (LAMHESS) (Nice, Alpes-Maritimes ; Marseille, Bouches-du-Rhône) - Laboratoire Motricité Humaine Expertise Sport Santé
Jury : Président / Présidente : Pascale Duché
Examinateurs / Examinatrices : Pascale Duché, Félix Chénier, François Genêt, Caroline Cohen, Joseph Bascou
Rapporteurs / Rapporteuses : Félix Chénier, François Genêt

Résumé

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Le handibasket est pratiqué par des sportifs en Fauteuil Roulant Manuel (FRM) dont la déficience a un impact direct sur leurs capacités physiques et leurs performances. L’évaluation des capacités physiques des sportifs est un élément essentiel du suivi de leur entraînement, leur permettant de maintenir voire améliorer leurs performances et de limiter les risques de blessures. Si nous savons que les athlètes utilisent principalement deux modes de propulsion (Synchrone - Syn - et Asynchrone - Asy), peu d’études ont porté sur leur analyse comparée chez des handisportifs et la majorité d’entre elles ont été réalisées en laboratoire, avec des sujets sains. Or, nous disposons de très peu d’études comparées laboratoire - terrain et valides - handisportifs permettant d’affirmer que les tests effectués en laboratoire, de surcroit sur des sujets sains, sont représentatifs de la réalité de la pratique handisport sur le terrain. Ainsi, cette thèse a pour objectif d’étudier les différentes techniques de propulsion en FRM chez des handisportifs dans l’optique de contribuer à améliorer la performance et de réduire les facteurs de risque de blessures liés aux contraintes de la discipline. Pour cela, la première étape a consisté à comparer les réponses physiologiques et biomécaniques de la propulsion Asy entre le tapis roulant et le terrain. Nous avons montré que l’analyse de la propulsion Asy n’est pas préconisée sur un tapis roulant car il ne reproduit pas fidèlement les conditions de terrain, notamment à cause des mouvements latéraux du FRM (steering) plus important pour ce mode de propulsion, qui sont neutralisés par le maintien du FRM sur le tapis roulant. Nous avons montré que la dépense énergétique est alors plus importante et que certains paramètres biomécaniques sont modifiés par rapport à une propulsion sur le tapis roulant où le steering est neutralisé. Nous émettons l’hypothèse qu’en fonction de ses capacités résiduelles, l’athlète utilise de manière accrue ses muscles du tronc pour assurer sa stabilité posturale lors du mode Asy. Ensuite, une comparaison des deux modes de propulsion a été réalisée sur le terrain lors de trois types de tests : premièrement, lors de tests sous-maximaux (session de 4 min à 8 km.h-1), deuxièmement, lors de tests d’endurance progressif type Vameval permettant de mesurer la capacité aérobie des athlètes, et enfin lors de sprints permettant de mesurer la capacité anaérobie des athlètes. Les résultats montrent que la propulsion Asy augmente les paramètres temporels (temps de recouvrement et temps de cycle) ainsi que l’efficacité de la propulsion alors que la propulsion Syn semble être plus performante et davantage à risque de développer des blessures. Enfin, à l’aide d’un ergomètre instrumenté FRET couplé à un système d’analyse du mouvement, nous avons quantifié l’effet de ces deux modes de propulsion sur la symétrie et les mouvements du tronc. Pour cela, nous avons choisi d’analyser l’influence des modes de propulsion Syn et Asy lors du démarrage et lors de la propulsion à vitesse stabilisée, chez des sujets sportifs. Les résultats montrent que la propulsion Asy induit plus d’asymétrie par rapport à la propulsion Syn. Les mouvements médio-latéraux du tronc associés aux amplitudes de déplacement du centre de gravité supérieure dans le plan médio-latéral ainsi qu’aux mouvements de steering plus importants observés lors du mode Asy suggèrent une plus grande instabilité posturale et une activité musculaire accrue des muscles du tronc. Ainsi, au regard de ces résultats, en fonction des capacités physiques de l’athlète, des phases de jeux et de la période d’entrainement, il serait plus recommandé de choisir l’un ou l’autre des modes de propulsion. L’amélioration des performances lors de la propulsion en ligne droite et sans ballon, nous semble passer par l’utilisation de la propulsion Syn alors que la propulsion Asy serait à préconiser pour la prévention des blessures et la récupération.