Thèse soutenue

THSD7A, le second auto-antigène de la glomérulonéphrite extra-membraneuse : nouveau test diagnostique et identification des épitopes immunodominants

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Auteur / Autrice : Kristel Zaghrini
Direction : Gérard Lambeau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Interactions moléculaires et cellulaires
Date : Soutenance le 06/05/2019
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Nice ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Nice (1965-2019)
Laboratoire : Institut de pharmacologie moléculaire et cellulaire (Sophia Antipolis, Alpes-Maritimes) - Institut de pharmacologie moléculaire et cellulaire
Jury : Président / Présidente : Andreas Schedl
Examinateurs / Examinatrices : Andreas Schedl, Sonia Berrih-Aknin, Marco Prunotto, Véronique Braud, Hanna Debiec
Rapporteurs / Rapporteuses : Sonia Berrih-Aknin, Marco Prunotto

Résumé

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La glomérulonéphrite extra–membraneuse (GEM) est une maladie auto–immune rénale rare et une des causes principales de syndrome néphrotique chez l'adulte. La GEM est caractérisée par une accumulation de dépôts immuns sur la membrane basale glomérulaire, ce qui entraîne des lésions podocytaires. Le devenir des patients est variable, depuis une rémission spontanée jusqu'à une insuffisance rénale terminale, avec une forte protéinurie. Récemment, le récepteur des phospholipases A2 sécrétées (PLA2R1) a été identifié comme l’autoantigène majeur pour environ 70% des patients et la thrombospondine 7A contenant des domaines de type 1 (THSD7A) comme le second autoantigène pour 2 à 5% des patients. Le traitement de la GEM est complexe, avec ou sans immunosuppresseurs. Des biomarqueurs spécifiques pourraient permettre d'identifier les patients présentant un risque de maladie grave et d'adapter le traitement. Par exemple, un fort titre d'anticorps anti–PLA2R1 est associé à une maladie grave et suggère un mauvais pronostic de la fonction rénale. De plus, les anticorps anti–PLA2R1 ciblent trois domaines distincts de PLA2R1 et sont liés par un mécanisme d’étalement épitopique. La présence de plusieurs anticorps est associée à une aggravation de la maladie et à un mauvais pronostic. Le même mécanisme pourrait exister pour THSD7A.L'objectif principal de cette thèse était d'identifier les propriétés moléculaires de THSD7A dans le contexte de la GEM. THSD7A est une protéine transmembranaire de type I de 250 kDa, composée d’une alternance de 21 domaines répétés de type thrombospondine–1 comme ceux présents dans la thrombospondine–1 ou dans le facteur du complément C6. Peu de choses sont connues sur THSD7A. Il pourrait être impliqué dans la migration cellulaire et l'angiogenèse mais sa fonction dans le podocyte est inconnue.Notre premier objectif était de développer le premier test ELISA permettant une détection sensible et quantitative des anticorps anti–THSD7A dans le sérum des patients. Nous avons pu établir la plus grande cohorte de patients GEM associée à THSD7A (49 patients) et analyser leurs caractéristiques cliniques. Nous avons montré que le titre des anti–THSD7A est un biomarqueur fiable de l'activité de la maladie au cours du suivi et du traitement, ainsi que pour le pronostic. Deuxièmement, par mutagenèse dirigée, nous avons identifié 6 domaines immunogéniques de THSD7A ciblés par les autoanticorps, déterminé quels épitopes sont immunodominants ou associés à un mécanisme d’étalement épitopique, et analysé leur valeur clinique. En conclusion, mes travaux de thèse ont contribué à une meilleure compréhension de la GEM associée à THSD7A, et ouvrent de nouvelles perspectives vers une médecine personnalisée de la GEM.