Thèse soutenue

Étude du rôle du nerf sinuso-carotidien dans l’inflammation : l'électrostimulation du nerf sinuso-carotidien chez la souris atténue l'inflammation en agissant sur l’axe hypotalamo-hypophyso-surrénalien et les cellules myéloïdes

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Auteur / Autrice : Aidan Falvey
Direction : Philippe BlancouNicolas Glaichenhaus
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé
Date : Soutenance le 02/04/2019
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Nice ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Nice (1965-2019)
Laboratoire : Institut de pharmacologie moléculaire et cellulaire (Sophia Antipolis, Alpes-Maritimes) - Institut de pharmacologie moléculaire et cellulaire
Jury : Président / Présidente : Abdelilah Wakkach
Examinateurs / Examinatrices : Abdelilah Wakkach, Wouter De Jonge, Maria Pedro Guarino, Sílvia Conde
Rapporteurs / Rapporteuses : Wouter De Jonge, Maria Pedro Guarino

Résumé

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Les corps carotidiens sont des structures bilatérales situées au niveau de la bifurcation de l'artère carotide. Ils sont capables de détecter divers stimuli physiologiques tels que la concentration de gaz dans le sang et la pression sanguine. Suite à la variation de ces paramètres au-delà d’une valeur consigne, le corps carotidien, via un nerf afférent appelé nerf sinuso-carotidien (NSC), déclenche une réponse riposte par des voies nerveuses ou hormonales efférentes. De récentes études ont suggéré l’existence d’une relation entre le système immunitaire et le corps carotidien. Il a en particulier été démontré que le corps carotidien est capable de détecter des effecteurs de l’inflammation tels que les cytokines. En outre, des données in vivo démontrent que la résection bilatérale du NSC diminue la survie suite à un choc endotoxémique. Notre étude a porté sur les capacités immunomodulatrices du corps carotidien. Pour mener à bien cette étude, nous avons utilisé une approche d’électrostimulation du NSC plutôt qu’une une approche pharmacologique moins spécifique. Nous avons en particulier développé une méthode chirurgicale pour isoler le NSC, implanter des électrodes puis stimuler le nerf. Nous avons pu constater que la stimulation électrique du NSC atténuait l'expression des cytokines pro-inflammatoires induites par injection de lipopolysaccharide (LPS), en particuliers le Tumor Necrosis Factor (TNF). Par la suite nous avons pu montrer que l'effet de la stimulation du nerf sinusal de la carotide n’était médié ni par des nerfs sympathiques, ni par des nerfs parasympathiques efférents. En revanche, nous avons découvert que la stimulation du NSC augmentait le taux de corticostérone, une hormone anti-inflammatoire qui active le récepteur des glucocorticoïdes. L’antagoniste du récepteur des glucocorticoïdes, abolit les effets de l’atténuation des cytokines proinflammatoires par l’électrostimulation du NSC. De plus, l’utilisation de souris transgéniques ayant des cellules immunitaires myéloïdes dépourvues de récepteurs aux glucocorticoïdes, a montré que l’effet de la stimulation nerveuse du NSC était également perdu indiquant le rôle crucial joué par ces cellules et ce récepteur. Enfin, nous avons pu montrer que la stimulation du NSC conduisait à l’augmentation de l’activité de décharge spontanée des neurones hypothalamiques évoquant un lien entre le NSC et l’axe hypotalamo-hypophysaire. Au final, ces résultats indiquent que l’électrostimulation du NSC atténue l’inflammation en agissant sur l’hypothalamus qui, en augmentant la sécrétion de glucocorticoïdes, conduit à une inhibition de la sécrétion de cytokines inflammatoires par les cellules myéloïdes. D’un point de vu thérapeutique, nous avons pu mettre en évidence que les souris qui avaient reçu une électrostimulation du NSC avaient un taux de survive plus important après injection d’une dose élevée de LPS. Ces résultats suggèrent que l’électrostimulation du NSC pourrait être un traitement potentiel considéré par la médecine bioélectronique pour les maladies inflammatoires immunomédiées en agissant sur l’axe hypotalamo-hypophyso-surrénalien.