Thèse soutenue

Dimorphisme sexuel du cortex surrénalien dans le renouvellement cellulaire et les pathologies

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Auteur / Autrice : Anaëlle Grabek
Direction : Andreas SchedlMarie-Christine Chaboissier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Interactions moléculaires et cellulaires
Date : Soutenance le 16/04/2019
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Nice ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Nice (1965-2019)
Laboratoire : Institut de biologie Valrose (Nice)
Jury : Président / Présidente : Serge Nef
Examinateurs / Examinatrices : Andreas Schedl, Marie-Christine Chaboissier, Serge Nef, Nicholas D. Hastie, Amanda Swain
Rapporteurs / Rapporteuses : Nicholas D. Hastie, Amanda Swain

Résumé

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Des différences importantes sont observées dans la prévalence des maladies du cortex surrénalien entre hommes et femmes. En particulier les femmes ont jusqu'à 6 fois plus de probabilités de développer un cancer de la corticosurrénale que les hommes. Malgré cela, les différences et similitudes du renouvellement cellulaire dans le cortex surrénalien ont jusqu’à présent été peu étudiées. La glande surrénale est un organe essentiel au maintien de l’homéostasie corporelle qu’elle régule grâce à la sécrétion d’hormones stéroidiennes. Elle est composée d’une médulla et d’un cortex qui est sous-divisé en plusieurs couches concentriques, de la plus externe à la plus interne : la zone glomérulée, la zone fasciculée et enfin la zone X chez la souris. Le cortex surrénalien est de plus enrobé d’une capsule et d’un mésenchyme. Tout au long du stade adulte, il subit un renouvellement cellulaire important avec des cellules progénitrices localisées au sein de la zone glomérulée qui sont capables de se renouveler et de générer de nouvelles cellules stéroidogéniques qui vont ensuite migrer de façon centripète puis entrer en apoptose lorsqu’elles atteignent la médulla. Au cours de mes travaux de thèse, j’ai pu mettre en évidence la présence d’un renouvellement cellulaire important du cortex surrénalien et sexuellement dimorphe avec un cortex renouvelé en 3 mois chez la femelle et environ 9 mois chez le mâle. De plus, alors que le renouvellement cellulaire du male repose sur les cellules progénitrices présentes dans la zone glomérulée, chez les femelles, le cortex recrute également des cellules de la capsule. Enfin, des expériences avec des modèles d’inversion de sexe, des gonadectomies et des traitements à la dihydrotestostérone ont pu identifier un effet inhibiteur des androgènes sur le recrutement et la prolifération des cellules progénitrices de la capsule. En parallèle, j’ai étudié un modèle murin exprimant Rspo1 de façon ectopique dans les cellules stéroidogéniques. L’analyse de ce modèle a permis de mettre en évidence le développement, chez ces souris, d’hyperplasie précoce du cortex surrénalien et le développement de tumeurs corticosurrénaliennes avec l’âge, phénotype qui s’est avéré être nettement plus prononcé chez les femelles à partir de la puberté. De plus, les males présentent des signes de dégénération cellulaire dès 6 semaines d’âge avec l’apparition de cellules vacuolisées. Ensemble, ces résultats mettent en avant de profondes différences entre mâles et femelles dans l’homéostasie cellulaire du cortex surrénalien et le développement de phénotypes, différences qui pourraient être à l’origine des prévalences plus importantes chez les femmes du développement des maladies de la corticosurrénale.