Thèse soutenue

Temps de travail et santé : essais théoriques et réflexions sur l'histoire de la pensée économique
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Auteur / Autrice : Tanguy Le Fur
Direction : Alain Trannoy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 09/12/2019
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole Doctorale Sciences Economiques et de Gestion d'Aix-Marseille (Aix-en-Provence)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Aix-Marseille School of Economics
Jury : Président / Présidente : Goulven Rubin
Examinateurs / Examinatrices : Cecilia García-Peñalosa
Rapporteurs / Rapporteuses : Grégory Ponthière, Luca Pensieroso

Résumé

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Cette thèse comporte une série d’essais théoriques sur l’étude macroéconomique de la santé, et offre également une réflexion sur l’histoire récente de la pensée économique. Sa contribution principale est de montrer que la santé ne découle pas nécessairement du développement économique. Le premier chapitre est une enquête sur les différences contemporaines de mortalité entre les Etats-Unis et l’Europe. Il propose une explication du Puzzle Américain, le fait que l’espérance de vie est plus faible aux Etats-Unis malgré une part du PIB consacrée aux dépenses de santé plus importante. En considérant l’effet délétère de longues heures de travail sur la santé, les différences de temps de travail peuvent expliquer la mauvaise santé des Américains et leurs dépenses excessives, en mettant l’accent sur un arbitrage entre la consommation et la santé. Le second chapitre prend une perspective plus historique et avance une théorie du déclin du niveau moyen de qualification de la population durant la Révolution Industrielle en Angleterre, en regardant les motivations politiques de la classe capitaliste d’investir dans des mesures de santé publique qui augmenterait la longévité des travailleurs et leurs incitations à s’éduquer. La nature du progrès technique au XIXe siècle, biaisé vers le travail peu qualifié, peut expliquer pourquoi l’espérance de vie des classes populaires n’a pas décollé plus tôt. Le troisième chapitre est une réflexion sur l’histoire de la macroéconomie moderne. Il documente plus de trente ans de controverse autour de la valeur de l’élasticité de l’offre de travail et questionne l’aggregation des comportements individuels et l’hypothèse d’un agent représentatif.