L'art de raconter à Uvea (Wallis, Polynésie occidentale) : une topologie narrative
Auteur / Autrice : | Alice Fromonteil |
Direction : | Pascale Bonnemère, Sophie Chave-Dartoen |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anthropologie |
Date : | Soutenance le 27/09/2019 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés (Aix-en-Provence) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre de recherche et de documentation sur l'Océanie (Marseille) |
Jury : | Président / Présidente : Laurent Dousset |
Examinateurs / Examinatrices : Sophie Chave-Dartoen | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Cécile Leguy, Alessandro Duranti |
Mots clés
Résumé
Fondée sur une enquête ethnographique à 'Uvea (Wallis, Polynésie occidentale), cette thèse porte sur l’« art de raconter » (fakamatala) pour explorer la manière dont cette activité inscrit le narrateur et les énonciataires dans un cadre spatio-temporel façonné, expérimenté et vécu. Il s’agit d’interroger les conditions, les modalités et les effets des pratiques narratives, à l’heure où une série de mutations renouvellent profondément la société locale, notamment le statut de la parole et l’organisation foncière qui, en l’absence de cadastre, repose sur l’oralité. Présenté dans un second volume, un corpus bilingue regroupant cent récits oraux enregistrés et transcrits puis traduits avec des Wallisiens a été élaboré. Dans le sillage de l’anthropologie linguistique, la thèse envisage les arts de la parole comme des performances sociales, en suivant comme fil conducteur les formes d’expression déployées par les narrateurs pour articuler mise en récit et mise en espace. L’approche topologique développée permet d’englober les différentes échelles d’analyse pour examiner le sens des expériences, et constitue l’outil théorique avec lequel les interactions observées et les procédés narratifs identifiés sont considérés. C’est en tant que tel que cet objet d’étude sera envisagé, à partir du cas des orateurs wallisiens qui font de l’art verbal un puissant vecteur rhétorique et émotionnel pour s’approprier leur langue, leur terre et leur histoire, rappelant la nécessité de considérer que raconter, c’est faire.