Thèse soutenue

Des engagements à l'épreuve du temps : la cause des disparus au Liban, 2011-2018

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Yves Mirman
Direction : Christophe TraïniMyriam Catusse
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 05/03/2019
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Sciences Juridiques et Politiques (Aix-en-Provence)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Institut d'études politiques (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône) - Croyance, histoire, espace, régulation politique et administration (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône ; 2008-2020) - Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône ; 1986-....) - Institut français du Proche-Orient
Jury : Président / Présidente : Éric Gobe
Examinateurs / Examinatrices : Éric Gobe, Marie-Claire Lavabre, Franck Mermier, Stéphanie Latte Abdallah
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Claire Lavabre, Franck Mermier

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse décrit des engagements pour la cause de personnes disparues au Liban (enlèvement, meurtre ou emprisonnement) durant la guerre civile (1975 à 1989) et les occupations militaires qui ont suivi. Certains proches – notamment des femmes – se sont publiquement engagés depuis les années 1980 pour les retrouver, désigner des responsabilités, faire entendre leurs propres droits. Alliés à d’autres acteurs, ils et elles ont inscrit leur mobilisation de manière plurielle dans l’espace politique où rares sont les dispositifs de traitement du conflit. S’est ainsi façonnée au fil des ans une cause commune malgré leur fragmentation initiale, les drames intimes et les contraintes politiques rencontrées. Le nombre de plus en plus réduit de militants n’a pas tué la cause, mais, à l’épreuve du temps, a transformé les logiques de l’action collective. Par des dispositifs de sensibilisation, l’usage d’outils juridiques et un travail mémoriel, ces militants s’efforcent de faire entendre leur souffrance, mais également de lutter contre l’oubli du conflit voire à obtenir justice. L’observation de leurs activités et l’analyse de leurs témoignages entre 2011 et 2018 m’ont permis de mesurer les effets de leur action sur la cause comme sur leur engagement. Mettre en récit les crimes passés via la formulation d’un problème d’amnésie généralisée n’a pas permis de désigner de responsabilités claires. La remémoration publique des disparus et les procédures engagées en justice par des cause-lawyers ont suscité des dilemmes tant affectifs que stratégiques. C’est finalement à une sociologie des politiques de l’après-conflit au Liban que se propose de contribuer cette thèse