Thèse soutenue

La littérature de guerre japonaise de 1937 à 1945

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Auteur / Autrice : Guillaume Muller
Direction : Anne Bayard-Sakai
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues, littératures et sociétés
Date : Soutenance le 14/12/2018
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langues, littératures et sociétés du monde (Paris)
Partenaire(s) de recherche : etablissement de préparation : Institut national des langues et civilisations orientales (Paris ; 1971-....)
Laboratoire : Centre d'études japonaises (Paris) - Centre d'Études Japonaises / CEJ EA 1441
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Laurence Campa, Gisèle Sapiro, Emmanuel Lozerand, Michael Lucken, Cécile Sakai
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurence Campa, Gisèle Sapiro

Mots clés

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Résumé

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La Deuxième Guerre mondiale fut au Japon l’occasion d’une production massive de récits de guerre, aujourd’hui largement oubliée. Ces textes sont pris entre l’injonction faite aux écrivains de participer à l’effort national, et l’idée reçue selon laquelle ceux-ci ne peuvent saisir la réalité de la guerre. Cette thèse s’attache à démontrer que c’est dans la négociation au sein des textes de ce paradoxe que le monde littéraire japonais conçut et reconnut sa littérature de guerre. Le plan distingue trois moments successifs, afin de refléter à la fois les modalités changeantes de l’engagement des écrivains dans la guerre, et les différentes écritures qui en rendirent compte. La première partie traite de la première année du conflit, durant laquelle les médias japonais employèrent les écrivains comme envoyés spéciaux sur le front chinois ; leurs reportages montrent la quête d’une valeur propre de l’expérience des écrivains. La deuxième partie (1938-1941) se concentre sur le succès phénoménal de la figure du « soldat-écrivain », et ses conséquences sur l’écriture de la guerre. La publication du journal du caporal d’infanterie et lauréat du prix Akutagawa Hino Ashihei parut offrir un modèle de purification de la littérature par le combat qui disqualifiait de fait les écrivains institutionnalisés. La troisième et dernière partie aborde la « réquisition des lettrés », au cours de laquelle l’armée contraignit près d’une centaine d’écrivains à partir dans les nouvelles colonies japonaises du Pacifique. Les grands succès critiques issus de ce dispositif inédit de coercition sont marqués par une volonté ostensible de faire littérature à travers la guerre.