Thèse soutenue

La Ceinture verte d'Ile-de-France à l'épreuve du Grand Paris : effacement ou renouveau ? : Reconfigurations spatiales, territoriales et paysagères dans les marges de l'aire urbaine métropolitaine
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Auteur / Autrice : Morgane Flegeau
Direction : Frédéric Alexandre
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Geographie
Date : Soutenance le 30/11/2018
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Érasme (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche Pléiade (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis)
Etablissement de préparation : Université Sorbonne Paris Nord (Bobigny, Villetaneuse, Seine-Saint-Denis ; 1970-....)
Jury : Président / Présidente : Sophie Didier
Examinateurs / Examinatrices : Mayté Banzo, Boris Lebeau
Rapporteurs / Rapporteuses : Monique Poulot, Éric Charmes

Résumé

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Cette thèse se propose de porter un regard géographique sur les espaces végétalisés – boisés, agricoles ou délaissés – situés aux marges de l’aire urbaine métropolitaine de Paris, au travers de la notion de ceinture verte. Ce dispositif d’aménagement, élaboré au début du XXe siècle, a été utilisé par le Conseil régional d’Île-de-France à partir du début des années 1980. Placée à cheval entre l’urbain et le rural, la Ceinture verte francilienne devait permettre de proposer une vision cohérente de ces marges, en leur donnant une consistance et une identité. Faute notamment de moyens réglementaires au Conseil régional, le projet de Ceinture verte n’a finalement jamais eu de véritable existence. Pourtant, les espaces végétalisés de l’agglomération font aujourd’hui l’objet d’attentes renouvelées de la part des acteurs de l’aménagement et des habitants, en particulier en termes récréatifs, paysagers, de qualité de vie, et désormais environnementaux. En outre, dans le projet du Grand Paris est évoquée l’idée d’une ceinture verte, alors même que ses projets d’aménagement remettent sous pression les espaces végétalisés des franges de la métropole. Nous avons d’abord cherché à qualifier cet espace sous un angle socio-spatial en adoptant une démarche multiscalaire. Il ressort de ce travail la grande hétérogénéité et l’importante fragmentation de la Ceinture verte sur les plans de son organisation spatiale, socio-spatiale ainsi que du paysage. Par ailleurs, l’étude des dynamiques territoriales en Ceinture verte fait ressortir les contradictions de l’aménagement francilien. Cette thèse souligne la multiplicité des initiatives locales de projets de territoire, formulées autour des espaces végétalisés. Leur mise en valeur est surtout centrée sur les critères paysagers, comme en vallée de Chevreuse comme à Marne-et-Gondoire, où l’on souhaite maintenir un cadre de vie préservé, ou comme en plaine de Pierrelaye, où un projet de forêt doit permettre d’accéder à un paysage, inversant ainsi la trajectoire de déclin du site. Dans le même temps, ces projets paysagers excluent les populations marginalisées ayant trouvé refuge dans certaines parties de la Ceinture verte, comme dans le cas de la Butte Pinson. Enfin, cette thèse met en lumière les jeux de résistance et d’opposition locale au projet du Grand Paris, ce dernier pouvant être à l’inverse un levier pour des projets de territoire, dans un contexte décentralisé. Cet espace apparait donc en tension entre une vue métropolitaine d’ensemble des marges parisienne et des visées locales pour un paysage préservé ou en voie de l’être.