Thèse soutenue

Coopération et compétition comme éléments moteurs de la transition évolutive de l’hermaphrodisme vers des sexes séparés chez les vers du genre Ophryotrocha

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Auteur / Autrice : Laura Picchi
Direction : Maria Cristina Lorenzi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ethologie
Date : Soutenance le 18/12/2018
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Galilée (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'éthologie expérimentale et comparée (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis)
Etablissement de préparation : Université Sorbonne Paris Nord (Bobigny, Villetaneuse, Seine-Saint-Denis ; 1970-....)
Jury : Président / Présidente : Patrizia D’Ettorre
Examinateurs / Examinatrices : Maria Cristina Lorenzi
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Jarne, Stuart A. West

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Chez les animaux, l’hermaphrodisme et le gonochorisme sont tous deux apparus plusieurs fois de manière indépendante. Cependant, les voies évolutives impliquées dans la transition entre les systèmes sexuels sont en grande partie inconnues. L’objectif de cette thèse était donc d’étudier la transition évolutive de l’hermaphroditisme vers des sexes séparés chez les vers du genre Ophryotrocha, en s'intéressant en particulier à la manière dont la coopération et la compétition entre individus peuvent déterminer l’allocation de ressources reproductives chez les hermaphrodites, soit en favorisant l'évolution de sexes séparés ou en stabilisant l'hermaphrodisme. Nos résultats ont révélé que les vers hermaphrodites échangent réciproquement des œufs, une forme de coopération qui favorise une allocation des ressources sexuelles biaisée en faveur de la fonction femelle et qui stabilise ainsi l'hermaphrodisme. Toutefois, lorsque les hermaphrodites sont exposés à une forte compétition pour l'accouplement, ils transfèrent les ressources de la fonction femelle vers la fonction mâle, ce qui diminue la production d’œufs et les soins parentaux, mais augmente la motilité et l'agressivité. À des niveaux élevés de compétition pour l'accouplement, motilité et agression peuvent améliorer la recherche et la monopolisation du partenaire, favorisant ainsi la propagation des hermaphrodites biaisés en faveur de la fonction mâle, promouvant ainsi l'évolution de mâles purs et, ensuite, de femelles pures. Enfin, nous avons montré que les hermaphrodites prêts à s'accoupler en tant que mâles uniquement (sans œufs matures) préfèrent des partenaires hermaphrodites prêts à s'accoupler en tant que femelles, qui, en revanche, n'expriment aucune préférence. Globalement, ce travail montre que la coopération et la compétition sont tous deux des facteurs importants dans la répartition des sexes chez les hermaphrodites et suggère que des changements dans l’environnement social ont pu jouer un rôle central dans l’évolution des systèmes sexuels chez les vers du genre Ophryotrocha.