Explorer les mécanismes immunologiques de la maladie du greffon-contre-l'hôte après une greffe de cellules souches hématopoïétiques
Auteur / Autrice : | Eleonora M. T. Latis |
Direction : | Lars Rogge |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Aspects moléculaires et cellulaires de la biologie. Immunologie |
Date : | Soutenance le 14/12/2018 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Bio Sorbonne Paris Cité (Paris ; 2014-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Unité d'Immunobiologie de l'infection (Paris) |
établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019) | |
Jury : | Président / Présidente : Antoine Toubert |
Examinateurs / Examinatrices : Lars Rogge, Antoine Toubert, Sophie Brouard, Frédéric Vely | |
Rapporteur / Rapporteuse : Sophie Brouard, Frédéric Vely |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
L’allogreffe de cellules souches hématopoïétiques est un traitement curatif pour de nombreuses maladies hématologiques. Cependant, le succès de cette procédure est entravé par la maladie du Greffon-contre-l’Hôte (GVH), une complication potentiellement fatale induite par l’attaque des tissues de l’hôte par les cellules T alloreactives du donneur. La GVH a une prévalence de 40 à 80%, selon les caractéristiques de la transplantation. La GVH est la cause principale de mortalité post-greffe en dehors des rechutes et, en dépit des nombreuses avancées dans le domaine de l’allogreffe, la physiopathologie de cette maladie est encore mal comprise à ce jour, en particulier chez l’homme. Dans cette étude, nous nous sommes concentrés sur la caractérisation phénotypique et moléculaire du système immunitaire des patients greffés et de leurs donneurs. L’objectif de l’étude est de déterminer les facteurs liés à la reconstitution du système immunitaire et au développement de la GVH aigüe. Nous avons collecté le sang de 101 couples donneur /receveur apparentés HLA-identique provenant de trois cohortes indépendantes : avant transplantation pour les donneurs, à l’apparition des premiers symptômes chez les patients atteint de la GVH aigüe et 30 ou 90 jours post-greffe pour les patients non atteints. Nous avons caractérisé le profil cellulaire de ces échantillons par cytométrie spectrale et analysé leur profil transcriptomique.L’immunophenotypage des patients nous a permis de montrer que la reconstitution du compartiment des cellules T est incomplète, avec une inversion du rapport CD4/CD8 après la greffe. De plus, le compartiment cellulaire T est enrichi en cellules possédant un phénotype effecteur/mémoire tandis que le réservoir des cellules T naïves est appauvri. La reconstitution des cellules NK est caractérisée par un enrichissement du sous-type CD56bright et celle des monocytes par l’enrichissement des cellules CD16+. A l’apparition de la GVH, une augmentation de la fréquence des cellules possédant un phénotype semblable aux cellules souches mémoire est observée, par rapport aux patients non-atteints. Ces cellules pourraient représenter un réservoir cellulaire de la maladie, maintenant la production de cellules T alloréactives. Le profilage transcriptomique montre que les cellules T du donneur réagissent à l'environnement de l’hôte en acquérant un phénotype activé, avec une surexpression des gènes associés à l’activation, l’adhésion, la migration et les fonctions effectrices. Au commencement de la maladie, on observe que les cellules T surexpriment des gènes médiateurs de l’inflammation ainsi que des gènes impliqués dans la transduction du signal cytokinique et la migration cellulaire. Nos données démontrent que l’analyse de la distribution des sous-types cellulaires par cytométrie associée au profilage transcriptomique peut contribuer à élucider les mécanismes impliqués dans la reconstitution immunitaire et dans le développement de la GVH humaine.