Thèse soutenue

Le temps créateur dans le cinéma contemporain : Béla Tarr et Gus Van Sant

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Auteur / Autrice : Moduk Koo
Direction : Claude Viot-Murcia
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire, histoire de l’art et archéologie. Histoire et sémiologie du texte et de l'image
Date : Soutenance le 28/09/2018
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langue, littérature, image, civilisations et sciences humaines (domaines francophone et anglophone) (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude et de recherche interdisciplinaire de l'UFR LAC (Paris ; 2009-....)
établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019)
Jury : Président / Présidente : Jacqueline Nacache
Examinateurs / Examinatrices : Claude Viot-Murcia, Jacqueline Nacache, José Moure, Pierre Beylot
Rapporteur / Rapporteuse : José Moure, Pierre Beylot

Résumé

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L’objectif de notre recherche est d’examiner la force créatrice du temps dans le cinéma contemporain, en confrontant les œuvres de Tarr et Van Sant. Dans une perspective esthétique, nous étudierons la manière dont ces deux cinéastes mettent en valeur différents aspects du temps souvent considérés comme négatifs – la lenteur, la répétition, l’attente, le silence ou le vide – afin de déplacer l’attention du spectateur, non pas vers la narration, mais vers le temps lui-même, la matière première du film, et en même temps d’explorer une autre possibilité de l’art cinématographique. Il s’agit, chez eux, de filmer le temps. Mais comment le filmer et le rendre visible et sensible dans les formes filmiques ? Cette question à la fois théorique, pratique et sensorielle qui traverse leurs films nous guidera dans notre étude.La première partie sera consacrée à deux portraits croisés de Tarr et de Van Sant pour observer l’évolution de chacun dans son contexte socio-culturel et le lien qu’ils entretiennent dans leur parcours artistique. Dans la deuxième partie, nous nous pencherons sur le rapport du temps à la conception du réel, qui est une question centrale chez eux. Avec le souci du réel, ils empruntent une pratique documentaire mais dans le but de construire un univers fictionnel, de fabriquer une « réalité » propre à chaque film, en explorant le quotidien où le silence, le vide et la répétition occupent une place importante. La troisième et dernière partie mettra en évidence le rapport inséparable du corps au temps. L’expérience dépressive liée à celle de la perte est au cœur du cinéma de Tarr et de Van Sant. L’analyse des troubles physiques et mentaux de leurs personnages nous permettra d’envisager à la fois d’autres manières de vivre le temps et de le penser.