Thèse soutenue

Une investigation multidimensionnelle sur les aspects notionnels, thématiques et textuels du Zhuang zi : une perspective traductionnelle

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Auteur / Autrice : Meng Li
Direction : Rémi Mathieu
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et littératures étrangères. Asie orientale et sciences humaines
Date : Soutenance le 06/07/2018
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langue, littérature, image, civilisations et sciences humaines (domaines francophone et anglophone) (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019)
Laboratoire : Centre de recherche sur les civilisations de l'Asie orientale (Paris ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Stéphane Feuillas
Examinateurs / Examinatrices : Rémi Mathieu, Stéphane Feuillas, Alain Arrault, Pierre Kaser, Florence Xiangyun Zhang, Frédéric Wang
Rapporteurs / Rapporteuses : Alain Arrault, Pierre Kaser

Résumé

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Le Zhuang zi, ouvrage qui porte le nom de Zhuang zi, l’un des plus grands philosophes chinois vivant au IVe siècle av. J.-C. environ, a été universellement reconnu pour son imagination exubérante et sans limites, pour son style d’écriture plein d’humour, de même pour son usage efficace du « sanyan » (三言, les trois paroles) dans la construction des textes narratifs. Plus important encore, il présente une conception unique du cosmos et des dix mille êtres, ainsi qu’une observation perspicace du monde humain. Cet ouvrage a attiré, dès l’origine, bon nombre d’annotations et d’interprétations de la part des lettrés aux différentes époques en Chine. Incontestablement, les efforts scientifiques antérieurs ont permis au Zhuang zi de subsister durant une vaste étendue temporelle. C’est grâce à eux en effet qu’une base de données riche et précieuse a été mise en place pour sa réinterprétation et sa retraduction dans le contexte actuel de mondialisation. Néanmoins, le Zhuang zi per se étant un classique porteur de sens multiples est, par conséquent, susceptible d’interprétations diverses. En raison des approches variées adoptées par différents annotateurs, des malentendus, voire des interprétations erronées ont eu lieu dans leurs travaux d’érudition, ce qui fait peu ou prou obstacle à la diffusion intraculturelle et interculturelle du classique.La présente étude commence par un examen des principales découvertes sur le Zhuang zi, allant de la période pré-Qin jusqu’à l’époque contemporaine. Cette tentative de découvrir les traits saillants de ses interprétations dans différents contextes historiques de la Chine a pour but d’inspirer la retraduction intralinguale et interlinguale du classique. Ensuite, une discussion autour de la vision sur le rapport entre le langage et le sens du Zhuang zi, ainsi qu’autour de l’exemple des trois commentaires est déployée, suivie de l’observation de ses versions anglaises et françaises, y compris leurs réalités communicatives dans l’univers de la langue cible, d’où il résulte que les traductions intralinguale et interlinguale remplissent chacune des fonctions différentes dans la communication transtemporelle et trans-spatiale du Zhuang zi. Pour faire avancer la discussion, cette étude met l’accent sur l’aspect étymologique et sur le processus évolutif des trois notions philosophiques essentielles qui ont toutes, en faisant souvent l’objet de l’interrogation dans le milieu sinologique, une occurrence très élevée dans l’ouvrage, à savoir « dao » (道, le dao), « tian » (天, le ciel) et « de » (德, l’efficience). Cette partie expose principalement leurs usages dans les classiques confucianistes, dans le Lao zi et dans le Zhuang zi, avec l’analyse des gains et des pertes de leurs traductions, afin de mettre en lumière un cadre de référence pour une compréhension et une interprétation plus approfondie des notions philosophiques du Zhuang zi. Enfin, cette étude se réfère étroitement aux paragraphes et à leurs versions françaises/anglaise pour une interprétation multilingue des vues de Zhuang zi sur les questions telles que « la vie et la mort », « l’utile et l’inutile » et « le beau et le laid », dans l’intention d’illustrer une approche traductionnelle aux thèses philosophiques du Maître. Il est affirmé que les notions philosophiques dans l’ouvrage dépendent fortement du contexte et que la recontextualisation est donc essentielle pour le processus d’interprétation et de traduction. Il est également affirmé que les thèses philosophiques du Zhuang zi constituées à partir de perspectives variées mais complémentaires appellent ainsi l’utilisation du paratexte et de la traduction étoffée pour reproduire la réalité du classique dans les situations de traduction. Cette étude affirme aussi la valeur de la traduction multimodale dans la communication efficace du Zhuang zi.