Exploitation minière et exploitation humaine : les charbonnages dans le Vietnam colonial, 1874-1945
Auteur / Autrice : | Jaehyun Jeoung |
Direction : | Claire Thi Liên Tran |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire, histoire de l’art et archéologie. Histoire et civilisation |
Date : | Soutenance le 13/09/2018 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Economies, espaces, sociétés, civilisations : pensée critique, politique et pratiques sociales (Paris ; 2000-2019) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019) |
Laboratoire : Centre d’études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques (Paris ; 2014-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Bernard Thomann |
Examinateurs / Examinatrices : Claire Thi Liên Tran, Bernard Thomann, Andrew David Hardy, Chad B. Denton, Judith Rainhorn, Sophie Quinn-Judge | |
Rapporteur / Rapporteuse : Andrew David Hardy, Chad B. Denton |
Résumé
Le charbon était connu au Vietnam depuis longtemps, mais c’est pendant la période coloniale qu’il fit l’objet d’une exploitation systématique. Les Français s’intéressèrent à ces ressources minières du Vietnam dès avant la conquête coloniale. Après l’établissement du protectorat français au Tonkin et en Annam en 1883-1884, l’exploitation des mines de charbon connut un essor rapide sous l’effet de l’afflux de capitaux et l’introduction de techniques de France et devint l’une des principales activités industrielles du Tonkin. Les autorités coloniales soutinrent fortement la « mise en valeur » de la colonie par le capitalisme français. Néanmoins, il n’était pas toujours facile même pour les plus grandes compagnies françaises d’organiser une nouvelle activité de production dans un pays peu industrialisé Alors que les charbonnages de Hòn Gai parvinrent à surmonter des difficultés d’ordre financier, commercial et industriel et réaliser des profits considérables, la plupart des autres entreprises minières ne rémunèrent jamais suffisamment les capitaux engagés, et même certaines d’entre elles se terminèrent par des échecs complets. En particulier, les compagnies minières rencontrèrent une grande difficulté à recruter des ouvriers et les retenir dans les mines, dont les conditions de travail furent particulièrement dures. La forte mobilité caractérisait la main-d’œuvre des mines et retarda ainsi la formation d’une conscience de classe parmi les ouvriers des mines. La grève générale des ouvriers de Hòn Gai en novembre 1936 témoigne pourtant la naissance d’une nouvelle classe sociale, que les militants communistes vietnamiens visèrent à transformer en avant-garde révolutionnaire contre le colonialisme et le capitalisme.