Thèse soutenue

Traduction institutionnelle, fragmentation ethnolinguistique et formation d’identités hybrides : une étude pluridisciplinaire de l’intégration régionale en Afrique et dans l’Union européenne

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Auteur / Autrice : Emmanuel Kobena Kuto
Direction : Nicolas Froeliger
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Linguistique anglaise. Traductologie
Date : Soutenance le 13/01/2018
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences du langage (Paris ; 1992-2019)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de linguistique interlangues, lexicologie, linguistique anglaise et de corpus - atelier de la parole (Paris ; 2005-....)
établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019)
Jury : Président / Présidente : Christopher John Gledhill
Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Froeliger, Christopher John Gledhill, Nadine Celotti, Jeannine Gerbault
Rapporteur / Rapporteuse : Nadine Celotti, Jeannine Gerbault

Résumé

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Cette thèse explore la manière dont le modèle de traduction institutionnelle qui s’est mis en place au sein de l’Union européenne pourrait être adapté à la situation africaine afin de résoudre ce que son auteur considère comme le principal obstacle au développement de ce continent, à savoir sa fragmentation ethnolinguistique. Rédigée en anglais et composée de six chapitres, elle se situe au croisement de la Traductologie (son principal point d’ancrage théorique), des politiques linguistiques et des théories du développement. Avec plus de deux mille langues différentes, l'Afrique constitue en effet le summum de la fragmentation ethnolinguistique. Dans la Babel africaine, les États sont constitués de différentes tribus dont les seuls liens sont les langues européennes métropolitaines fonctionnant comme langues officielles. Cependant, moins d'un quart des Africains parlent ces langues officielles. Parallèlement, l'accès aux bienfaits de l’existence – emploi, soins de santé, justice et éducation – est lié à la capacité de parler les langues officielles, ce qui entraîne l'exclusion et la non-participation d’une grande partie des populations. Les Africains n'accèdent, ne créent ni ne diffusent de connaissances dans leurs propres langues. De même, il y a très peu de fertilisation croisée des savoirs, ce qui conduit à l'existence d’innombrables Afriques parallèles et incompatibles. L'intégration régionale, proclamée urbi et orbi comme la solution à la « tragédie de la croissance africaine », est pour l’essentiel un échec. Se fondant sur l'exemple de l'Union européenne, cette thèse affirme et entend démontrer que la traduction institutionnelle, par assurance, familiarisation et hybridation, réduira la souffrance des Africains, favorisera la bonne gouvernance grâce à la participation universelle et à la responsabilisation des élites, tout en facilitant la fertilisation croisée des Afriques parallèles et incompatibles d’aujourd’hui. La traduction permet de nouer des liens affectifs positifs ; la véhicularité métaphorique de la traduction engendre une identité africaine hybride et collective qui renforcera l'intégration régionale, permettant ainsi de réduire, voire d’éliminer, la souffrance perpétuelle en Afrique. En revanche, la théorie et le modèle opérationnel de traduction institutionnelle pratiqués actuellement en Afrique, à la fois européens et pro-institutions, sont mal adaptés pour réduire la souffrance en Afrique. L’auteur propose donc une théorie et un modèle opérationnel de traduction institutionnelle pro-personnes pour l’Afrique.