Auteur / Autrice : | Carolin Görgen |
Direction : | François Brunet, Dominique de Font-Réaulx |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et littératures étrangères. Langue et cultures des sociétés anglophones |
Date : | Soutenance le 28/09/2018 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langue, littérature, image, civilisations et sciences humaines (domaines francophone et anglophone) (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement partenaire : École du Louvre (Paris, France) |
Laboratoire : Laboratoire de recherches sur les cultures anglophones (Paris ; 2014-....) | |
établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019) | |
Jury : | Président / Présidente : Michel Poivert |
Examinateurs / Examinatrices : François Brunet, Dominique de Font-Réaulx, Michel Poivert, Elizabeth Edwards, Christian Joschke, Yves Figueiredo, Martha A. Sandweiss | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Michel Poivert, Elizabeth Edwards |
Résumé
Le California Camera Club, un collectif de photographes amateurs et professionnels actif à San Francisco notamment entre 1890 et 1915, est une organisation constamment marginalisée dans l’histoire de la photographie et de l’Ouest américain. En adoptant une double approche d’histoire culturelle et matérielle, cette thèse éclaire une gamme d’activités et de productions de ce club largement inconnu, qui ont contribué à forger l’identité d’une communauté éloignée de l’Ouest. Par son approche inclusive, réunissant plus de 400 membres en 1900, le club doit être considéré comme une organisation localement ancrée, qui se sert de la photographie pour produire un récit esthétiquement attirant et historiquement cohérent de la ville et de l’État. Malgré son chevauchement chronologique avec le pictorialisme et son ambition de faire reconnaître le médium parmi les beaux-arts, le corpus du club ne peut être inséré dans un canon d’histoire de l’art de la photographie. En se basant sur diverses stratégies de diffusion et d’exposition, les membres adoptent plutôt une approche collective qui transforme l’aspiration à la reconnaissance en un désir de légitimation régionale. À travers une analyse de pratiques photographiques, d’usages et d’itinéraires des objets, cette thèse retrace la construction d’une représentation idiosyncratique de la culture et de l’histoire californiennes par un club qui participe à la conquête d’une place légitime pour l’État sur la scène nationale. En mettant l’accent sur la dimension collective de la photographie, cette analyse montre comment sa pratique dans un territoire isolé mène à la construction imaginaire d’une communauté dotée d’une compréhension commune de ses valeurs esthétiques et de son histoire. L’enjeu de cette thèse est ainsi de réviser un schéma linéaire et étroit de l’histoire de la photographie en élargissant les perspectives géographiques, socioculturelles et archivistiques