Analyse du rôle du système PTH/PTHrp dans la régulation de la balance énergétique et des fonctions cognitives contrôlées par le système nerveux central
Auteur / Autrice : | Audrey Rousseaud |
Direction : | Franck Oury |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Neurobiologie |
Date : | Soutenance le 21/09/2018 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Bio Sorbonne Paris Cité (Paris ; 2014-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université Paris Descartes (1970-2019) |
Jury : | Président / Présidente : Dominique Prié |
Examinateurs / Examinatrices : Franck Oury, Dominique Prié, Laurent Beck, Cyrille Confavreux, Alexandre Benani, Pablo Ureña Torres | |
Rapporteur / Rapporteuse : Laurent Beck, Cyrille Confavreux |
Mots clés
Résumé
Les hormones permettent aux organes de communiquer entre eux, elles jouent un rôle essentiel dans le maintien de l’homéostasie. Le cerveau n’échappe pas à cette règle, un grand nombre d’hormones converge vers le système nerveux central (SNC) et module divers processus tels que le développement du cerveau et les fonctions cognitives. Deux régions sont particulièrement sensibles aux hormones : l’hippocampe et l’hypothalamus qui expriment la majorité des récepteurs hormonaux. Les déséquilibres hormonaux survenant au cours du vieillissement pourraient être à l’origine ou contribuer au déclin des fonctions cognitives et conduire au développement de maladies neurodégénératives. Malgré l’importance grandissante accordée au rôle des hormones dans le SNC, les fonctions d’un grand nombre demeurent encore inconnues, c’est en particulier le cas de la parathormone (PTH). La PTH est une hormone polypeptidique produite par les glandes parathyroïdes, elle est essentielle dans la régulation de l’homéostasie phosphocalcique via son action sur le rein et l’os. La PTH peut lier deux récepteurs couplés aux protéines G: Pth1r et Pth2r. D’importantes observations indiquent que la PTH pourrait avoir un rôle dans le SNC et notamment sur la régulation centrale de la balance énergétique. Tout d’abord, il a été suggéré que la PTH serait présente dans le liquide céphalo-rachidien (LCR). Certaines études suggèrent que les récepteurs de la PTH seraient exprimés dans le cerveau. Sur un plan clinique, il est décrit que les patients souffrant d’hyperparathyroïdie, présentent des troubles cognitifs et aussi d’importants troubles métaboliques comme la perte de l’appétit associée à de fortes variations de poids. Enfin, la concentration PTH augmente avec l’âge et des études corrélatives ont montré que cette augmentation est associée à un risque plus élevé de déclin cognitif et de démence incidente. Cependant, les mécanismes qui lient la PTH aux fonctions métaboliques et cognitives contrôlées par le cerveau demeurent inconnus. Cette étude a mis en évidence que PTH peut atteindre le cerveau et influencer l’activité neuronale. Nous avons confirmé l’expression de Pth1r et Pth2r dans le cerveau et démontré leur présence dans le noyau arqué de l’hypothalamus, l’hippocampe et le locus cœruleus, structures régulant respectivement la balance énergétique, la mémoire et le système nerveux sympathique. Nous avons montré que la modulation de la concentration de PTH dans le cerveau entraine des perturbations de la balance énergétique associées à une diminution de poids et influence les performances de mémoire. Il en est de même lorsque l’expression de Pth1r est diminuée spécifiquement dans le noyau arqué ou l’hippocampe. Le récepteur Pth1r peut aussi lier le peptide apparenté à la parathormone (PTHrp), ligand paracrine qui est fortement exprimé dans le SNC. L’analyse fonctionnelle et moléculaire que nous avons menée a permis de montrer l’importance de PTHrp dans la régulation des fonctions métaboliques. Ces données suggèrent une compétition entre PTH et PTHrp pour Pth1r dans le cerveau. Les données générées révèlent un nouveau rôle original de PTH et PTHrp dans la régulation de la balance énergétique par le SNC et sur les fonctions de mémoire. Elles permettent de comprendre l’importance des signaux hormonaux dans le cerveau et pourrait conduire à de nouvelles approches thérapeutiques dans le traitement de troubles métaboliques et cognitifs.