Thèse soutenue

Identification et description de nouvelles causes génétiques et moléculaires responsables des immunodéficiences primaires : mutations de RELA sont associés au déficit immunitaire commun variable et au lupus érythémateux disséminé
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Auteur / Autrice : Hicham Lamrini
Direction : Marina Cavazzana-Calvo
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Hématologie
Date : Soutenance le 25/06/2018
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Hématologie, oncogenèse et biothérapies (Paris ; 2014-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université Paris Descartes (1970-2019)
Laboratoire : Imagine - Institut des maladies génétiques / IMAGINE - U1163
Jury : Président / Présidente : Catherine Alcaïde-Loridan
Examinateurs / Examinatrices : Marina Cavazzana-Calvo, Catherine Alcaïde-Loridan, Anne-Sophie Korganow, Marc Schmidt-Supprian, Sven Kracker
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne-Sophie Korganow, Marc Schmidt-Supprian

Résumé

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Au-delà du bénéfice clinique du diagnostic, l'étude des patients atteints de déficits immunitaires héréditaires a aussi largement contribué à la compréhension des mécanismes moléculaires complexes impliqués dans la réponse adaptative humaine contre les pathogènes. Cependant, un grand nombre d’immunodéficiences primaires n’a pas encore été génétiquement défini, en particulier le déficit immunitaire commun variable (ou CVID en anglais). Au cours de ma thèse, j'ai cherché à identifier et caractériser de nouvelles causes moléculaires aux immunodéficiences primaires en me basant sur des mutants naturels humains comme modèle de recherche. Par séquençage entier de l'ADN de patients présentant une forme pédiatrique ou familiale de lupus érythémateux disséminé (ou SLE en anglais) et CVID, nous avons identifié trois variations hétérozygotes distinctes prédites comme délétères chez un patient atteint de CVID (RELAWT/Y306X), un patient pédiatrique SLE (RELAWT/R329X) et les patients atteints de SLE (RELAWT/H86N). Afin de comprendre comment les mutations identifiées peuvent affecter le rôle de RELA dans la voie NF-kB, nous avons confirmé que les deux mutations non-sens de RELA entraînent l'expression de formes tronquées de la protéine, tandis que la mutation faux-sens menait à l'expression de formes mutées de la protéine. Par immunoblot des protéines nucléaires et par immunofluorescence cellulaire, nous avons démontré que les deux formes tronquées de RELA peuvent entrer dans le noyau. Ensuite, en utilisant un oligonucléotide consensus NF-κB marqué, nous avons démontré que les deux formes tronquées de RELA étaient capables de se lier à l'ADN. Les trois protéines RELA mutées, lorsqu'elles étaient exprimées de manière ectopique, présentaient une altération de l'activité transcriptionnelle. Enfin, nous avons montré par co-immunoprécipitation que les trois protéines RELA mutées exprimées de manière ectopique sont capables d'interagir avec ses partenaires protéiques et de former des homodimères. En conclusion, nos résultats indiquent que des mutations affectant le facteur de transcription RELA peuvent être associées à des CVID ou des SLE. Étant donnés les cas précédents décrivant des haploinsuffisances de RELA liées à un syndrome lymphoprolifératif avec auto-immunité associé à une cytopénie auto-immune ainsi qu’aux ulcérations cutanéo-muqueuses TNF-dépendantes associées à des inflammations intestinales, notre travail élargit le spectre des maladies et des phénotypes cliniques liés à un dysfonctionnement de la protéine RELA et suggère que différentes mutations du gène RELA entraînent diverses conséquences fonctionnelles.