Thèse soutenue

Rôle du muscle au cours de la régénération osseuse : étude fonctionnelle de la contribution cellulaire et impact des traumatismes musculosquelettiques

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Auteur / Autrice : Anaïs Julien
Direction : Céline Colnot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Génétique
Date : Soutenance le 30/11/2018
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Bio Sorbonne Paris Cité (Paris ; 2014-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université Paris Descartes (1970-2019)
Jury : Président / Présidente : Lucie Peduto
Examinateurs / Examinatrices : Céline Colnot, Lucie Peduto, Delphine Duprez, Laurence Vico-Pouget, Frédéric Relaix
Rapporteurs / Rapporteuses : Delphine Duprez, Laurence Vico-Pouget

Résumé

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La régénération tissulaire est basée sur l’activation, le recrutement et la différenciation des cellules souches. Au cours de la régénération osseuse, les cellules stromales de la moelle osseuse (CSMO) et les cellules du périoste (CP) sont deux sources d'ostéo-chondro-progéniteurs (OCP). Dans la première partie de mon travail de thèse, nous avons montré que le périoste contient des SSCs et que les CPs ont des capacités de régénération plus élevées que les CSMOs. Le potentiel d'auto-renouvellement est modulé par la niche des SSCs au sein du périoste et dépend de la protéine extracellulaire, Périostine. Malgré ses grandes capacités de régénération, l'os présente un retard de régénération dans 10% des cas de lésions osseuses et cette proportion s’élève à 46% lors d’une fracture avec atteinte des tissus environnants tels que le muscle. Le rôle du muscle squelettique est bien connu dans le domaine orthopédique et il a été décrit comme une source potentielle de cellules et de facteurs au cours de la réparation osseuse. Cependant, les mécanismes cellulaires et moléculaires sous-jacents aux interactions os-muscle au cours de la réparation osseuse sont mal compris. Dans la deuxième partie de mon travail de thèse, nous avons montré que les cellules satellites musculaires sont nécessaires à la réparation osseuse en tant que source de facteurs de croissance et que le muscle est aussi une source d’OCPs pendant la régénération osseuse. La troisième partie de mon travail de thèse a porté sur la caractérisation des cellules dérivées du muscle squelettique en combinant des approches de lignage cellulaire et greffes de tissus. Les OCPs sont activement recrutés du muscle squelettique pendant la réparation osseuse et sont dérivés du lignage embryonnaire mésenchymateux Prx1, qui marque également les CPs. Les analyses de cytométrie et moléculaires indiquent que les cellules musculaires dérivées du lignage Prx1 sont des cellules interstitielles musculaires distinctes des cellules endothéliales, hématopoïétiques et myogéniques, mais chevauchant avec les progéniteurs fibro/adipogéniques musculaires marqués par Pdgfrα. Pour mieux comprendre les interactions os-muscle au cours de la régénération osseuse, nous avons développé un nouveau modèle de traumatisme musculosquelettique. Après approbation éthique, des fractures du tibia ont été induites chez des souris adultes avec ou sans blessure des muscles entourant le tibia. Les analyses histomorphométriques montrent que les lésions musculaires retardent la formation du cal, du cartilage et de l’os. Cela est accompagné d'une organisation anormale du cal avec la présence de cartilage et de fibrose non résorbés conduisant à l'absence de pontage osseux et à la non-consolidation de la fracture. Par des expériences de greffes tissulaires, nous montrons que la contribution des muscles squelettiques et du périoste au cartilage est diminuée dans le modèle de traumatisme musculosquelettique. Dans l'environnement traumatique, le lignage Prx1 musculaire forme le tissu fibrotique, contrairement au périoste. Dans le but de diminuer la fibrose, nous avons utilisé l'Imatinib, qui cible les protéines PDGFRα, Bcr-Abl et c-Kit. Nous montrons que l'Imatinib améliore la réparation osseuse dans un contexte de traumatisme musculosquelettique. En conclusion, nous avons identifié une population cellulaire interstitielle dans le muscle squelettique qui contribue directement à la formation du cartilage et de l’os lors de la régénération osseuse, mais qui est aussi la source de la fibrose dans un environnement de lésion traumatique, provoquant une régénération imparfaite. Cette étude fournit une base cellulaire et moléculaire pour traiter les déficits de régénération osseuse dans les blessures musculosquelettiques sévères.