La culture professionnelle des professeurs des écoles : l'école primaire vue des coulisses
Auteur / Autrice : | Aksel Kilic |
Direction : | Anne Barrère |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'éducation |
Date : | Soutenance le 30/11/2018 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences humaines et sociales : cultures, individus, sociétés (Paris ; 1994-2019) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université Paris Descartes (1970-2019) |
Jury : | Président / Présidente : Régine Sirota |
Examinateurs / Examinatrices : Anne Barrère, Régine Sirota, Jean-Paul Payet, Frédéric Charles, Sylvain Broccolichi | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Paul Payet, Frédéric Charles |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Notre thèse analyse la culture professionnelle des professeurs des écoles en posant un regard sur les coulisses de l'école primaire. Les coulisses représentent tous les lieux scolaires en dehors de la classe et sont étudiées dans une démarche méthodologique de type ethnographique. Notre recherche s'appuie sur un travail de terrain composé d'observations participantes dans deux écoles de milieux sociaux contrastés et de 44 entretiens semi-directifs auprès de professeurs des écoles. Il sera question de donner des contours et du sens à cette culture professionnelle informelle qui se déploie en marge des curricula institutionnels. Notre enquête ouvre ainsi sur une connaissance de la profession à partir d'un point de vue moins étudié car plus distant de l'image ordinaire du professeur des écoles et de l'école primaire. L'intérêt de la notion de culture professionnelle réside dans le fait qu'elle permet d'englober et d'apporter une unité à un ensemble varié de normes et de pratiques présentent au sein de la profession. Plus largement, la culture professionnelle informelle est un ensemble de positionnements et de réponses partagés par les membres d'une même profession. Elle est aussi un espace de discussion marqué par des tensions, des clivages autour de thèmes qui peuvent comporter une dimension éthique. C'est aussi un vecteur de transmission et d'influence professionnelle donc de socialisation horizontale et en même temps de socialisation locale. Enfin c'est un espace dans lequel se déploie l'autonomie professionnelle grâce au jeu d'interprétation, d'assouplissement ou de durcissement des directives institutionnelles et hiérarchiques. Cette culture professionnelle informelle est un ensemble de normes, de pratiques et de valeurs. Elle tient son unité de sa capacité à socialiser et former sur le tas les enseignants. Ce faisant, elle apporte des manières de répondre à des interrogations ou des difficultés professionnelles. La culture professionnelle informelle est un mode particulier de socialisation qui apparaît comme une sorte de « formation continue informelle » qui complète la formation institutionnelle et qui surtout répond concrètement aux interrogations professionnelles quotidiennes que cette dernière ne prend pas en compte. La dynamique de cette culture professionnelle vient également renforcer le groupe professionnel dans sa spécificité identitaire. Cette culture professionnelle a comme particularité de se créer dans un système d'interactions qui compte les collègues et les usagers (les élèves et leurs parents). Les interactions avec les collègues d'une part et les parents d'élèves et leurs enfants de l'autre, constituent ainsi aux yeux des professeurs des écoles deux instances de régulation professionnelle dans le sens où elles constituent une sphère de socialisation qui contribue à la professionnalisation des professeurs des écoles. Le contexte dans lequel se déploient les interactions est déterminant et modifie les normes et les pratiques. Dans notre étude seront développés les contours de cette culture professionnelle informelle à travers les normes qui définissent le bon enseignant, les rapports entre collègues et ceux avec les usagers de l'école primaire.