Thèse soutenue

Tuer le tyran : tyrannicide et résistance en Angleterre : XVIème et XVIIème siècles

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Auteur / Autrice : Francesca Pirola
Direction : Yves Charles ZarkaMichele Ciliberto
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 29/03/2018
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité en cotutelle avec Scuola normale superiore (Pise, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales : cultures, individus, sociétés (Paris ; 1994-2019)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université Paris Descartes (1970-2019)
Jury : Président / Présidente : Mario Turchetti
Examinateurs / Examinatrices : Yves Charles Zarka, Michele Ciliberto, Mario Turchetti, Simonetta Bassi, Raffaella Santi, Elisabetta Scapparone
Rapporteur / Rapporteuse : Mario Turchetti, Simonetta Bassi

Mots clés

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Résumé

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L'exécution de Charles Ier - souverain d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande - qui a eu lieu le 30 janvier 1649, représente un événement unique dans l'histoire moderne européenne. Déjà avant Charles Ier, des dizaines de souverains ont été victimes de conjurations ou de morts violentes, tués en secret ou ouvertement, mais personne avant lui n'avait été décapité sur la place publique après avoir subi un procès et le jugement d'une Court Suprême de Justice. Le cas de Charles Ier est tout à fait particulier, parce que la condamnation du souverain se fonde précisément sur l'accusation de tyrannie. Ce travail de thèse analyse le débat enflammé que suscite cet événement exceptionnel et son contexte théorique et culturel. La thèse s'articule ainsi en deux sections. La première, structurée en quatre chapitres, aborde la question du procès et de l'exécution de Charles Ier, faisant dialoguer entre eux deux observateurs d'exception des guerres civiles anglaises, John Milton et Thomas Hobbes. La comparaison des théories politiques de ces deux auteurs vise à répondre à une question fondamentale, c'est-à-dire si l'exécution du souverain est un acte illégitime (on parle dans ce cas d'un régicide) où légitime (il s'agit alors d'un tyrannicide). La seconde section est consacrée à l'analyse des sources du débat anglais sur le droit de résistance au tyran. L'attention est focalisée sur la tradition protestante britannique de la seconde moitié du XVIème siècle, dont le rôle dans le débat autour de la mort de Charles Ier n'a pas encore été opportunément examiné. En s'inspirant des indications données par Milton dans son « Tenure of Kings and Magistrates », dans cette section on s'arrête sur quatre auteurs considérés comme « monarchomaques britanniques » : John Ponet, Christopher Goodman, John Knox et George Buchanan. Dans un parcours qui procède du débat aux sources, ce travail de thèse se propose d'évaluer l'évolution du concept de la tyrannie et de la mutation, qui va de pair, du droit de résistance. L'investigation sur les différents thèmes - la distinction entre roi et tyran, les modèles de résistance, la légitimité du tyrannicide - élucide les conditions théoriques qui ont rendu possible de penser comme légitime le meurtre d'un souverain et de le réaliser.