La participation associative, une nouvelle voie politique ? : du désir de politisation ordinaire : effets politiques et construction d'une citoyenneté personnalisée dans l'expérience associative parisienne
Auteur / Autrice : | Mathilde Renault Tinacci |
Direction : | Roger Sue |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'éducation |
Date : | Soutenance le 07/12/2018 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences humaines et sociales : cultures, individus, sociétés (Paris ; 1994-2019) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université Paris Descartes (1970-2019) |
Jury : | Président / Présidente : Maria Pagoni-Andréani |
Examinateurs / Examinatrices : Roger Sue, Maria Pagoni-Andréani, Marion Carrel, Salvador Juan, Philippe Chanial, Stéphanie Gaudet | |
Rapporteur / Rapporteuse : Marion Carrel, Salvador Juan |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'objectif de la thèse est de démontrer que le déclin du politique et de ses institutions traditionnelles mène à un désir de politisation ordinaire aboutissant à d'autres voies d'implications sur le territoire parisien notamment pour les plus jeunes générations. L'association est l'une d'entre-elle. En nous focalisant sur le sens donné à leur implication par nos associatifs, nous verrons dans quel cas l'association devient une alternative politique. Pour ce faire nous nous intéressons au choix, à l'expérience démocratique vécue dans l'organisation, et aux effets politiques de cette dernière sur l'individu engagé comme sur son mode de vie. Le désir de politisation ordinaire peut être défini par la volonté d'un individu de se charger d'assurer et d'assumer lui-même sa trajectoire politique. Résistant à l'institué, il s'autodétermine et construit une politique sur mesure, ordinaire et quotidienne qui interroge dans un même élan rapport à soi et au monde. Revisitant les processus d'individualisation des engagements, nous nous intéressons dans cette recherche aux liens entre individus et action collective, projet de soi et de transformation sociale. Par les formes qu'elles autorisent les associations deviennent donc des réceptacles du désir de politisation ordinaire : elles participent ainsi d'une reconfiguration du politique et de l'espace public. Comme pour les sociologues de l'école de Chicago, qui concevaient le lien social en relation avec le développement urbain, Paris nous semble être un ''laboratoire social'' dans l'observation des transformations du lien social en ce qu'elle ''amplifie, étale et affiche les manifestations les plus variées de la nature humaine''. L'ensemble des associations de l'enquête sont donc implantées sur le territoire parisien, c'est à dire qu'elles y ont leur siège social ou au moins une activité. Nous avons mis en place une enquête qui triangule différentes techniques d'investigation regroupées en deux grandes phases : une phase quantitative et une phase qualitative. Nous avons pu observer douze associations parisiennes en suivi continu durant douze à seize mois, interrogé une centaine d'individus impliqués dans des associations de manière individuelle et collective (entretien semi-directif et focus group) et généralisé cela via un questionnaire (n=820). Ce dernier nous a permis de standardiser les résultats et ainsi de constater dans quel domaine, ce besoin de politisation ordinaire est le plus visible et façonné.