Thèse soutenue

Coéducation, coenseignement, mixité : filles et garçons dans l'enseignement secondaire en France (1916-1976)

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Auteur / Autrice : Geneviève Pezeu
Direction : Rebecca Rogers
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance le 12/06/2018
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales : cultures, individus, sociétés (Paris ; 1994-2019)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université Paris Descartes (1970-2019)
Laboratoire : CERLIS - Centre de recherche sur les liens sociaux - UMR 8070 / CERLIS - UMR 8070
Jury : Président / Présidente : Christine Bard
Examinateurs / Examinatrices : Rebecca Rogers, Christine Bard, Yves Verneuil, Renaud d' Enfert, Michelle Zancarini-Fournel, Nicole Mosconi
Rapporteurs / Rapporteuses : Yves Verneuil, Renaud d' Enfert

Résumé

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La mixité dans l'enseignement secondaire public en France commence avec la présence de filles dans les établissements de garçons, au tout début des années 1920. Le mélange des sexes pour apprendre ensemble s'est appliqué lentement au cours du XXème siècle et s'est imposé tardivement, en 1976, avec les décrets d'application de la réforme Haby. Cette « révolution pédagogique » s'accomplit silencieusement par le biais de circulaires qui autorisent ce qu'il convient de nommer comme du coenseignement dans les collèges et les lycées de garçons. Le regard historique sur l'évolution de la « coéducation » croise les discours et les pratiques pour mieux comprendre les enjeux de la mixité de sexe et l'évolution des représentations qui lui sont liées. S'appuyant sur les méthodes de l'histoire sociale et celles de l'histoire du genre, elle donne un éclairage nouveau sur la démocratisation de l'enseignement secondaire au XXe siècle. En variant les échelles d'analyses, la recherche s'attache à montrer comment les élèves et les familles, les professionnel-le-s de l'éducation et les cadres de l'administration publique perçoivent et vivent la mise en pratique de cette organisation scolaire nouvelle. Les représentations cartographiées permettent de situer les établissements coéducatifs dans l'espace national depuis les années trente et au milieu des années cinquante, alors que la norme de la séparation des sexes est encore à l’œuvre. En privilégiant une démarche chronologique, la recherche propose un panorama historique des éléments qui révèlent le mélange des sexes dans l'enseignement secondaire. Une première étape s'intéresse aux prémices des expériences de coenseignement dans l'entre-deux-guerres. Pour la même période, dans un second temps, l'analyse des discours permet de croiser les regards portés sur le mélange des sexes et les résistances qui s'expriment dans les différentes sphères de la société. Enfin, le troisième volet présente l'évolution de l'organisation de la mixité depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu'au milieu des années soixante-dix. La mixité devient un modèle utile pour assumer la croissance démographique jusqu'à sa légalisation par la loi. L'histoire de la mixité dans l'enseignement secondaire n'est pas seulement celle de l'éducation des filles, c'est aussi l'histoire du lien que la société assigne aux rapports sociaux de sexes. C'est l'histoire des élèves filles et garçons instruit-e-s dans un lieu commun, avec les mêmes programmes éducatifs, qui au-delà du " socle commun " de l'enseignement primaire, ouvrent la possibilité de faire des études et des formations supérieures.