Thèse soutenue

Esthétique(s) du silence dans le cinéma contemporain : histoire, héritage et discontinuités

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Auteur / Autrice : Louis Daubresse
Direction : Sylvie Rollet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études cinématographiques et audiovisuelles
Date : Soutenance le 03/12/2018
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Laboratoire : Institut de recherche sur le cinéma et l'audiovisuel (Paris)
Jury : Président / Présidente : Jacques Aumont
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Rollet, Jacques Aumont, Antony Fiant, Corinne Maury
Rapporteurs / Rapporteuses : Antony Fiant, Corinne Maury

Résumé

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Pris dans son acception la plus large, le silence est un concept polysémique et mobile, tendant à la fois vers l'idée de néant, ou, a contrario, de plénitude. Souvent évoqué et débattu, le silence au cinéma semble toucher un point fondamental du langage audiovisuel. S'il peut être incarné de différentes manières à l'écran, il passe avant tout par une diminution (à défaut d'une disparition complète) de la présence de paroles, de musiques et, plus rarement, de bruits. Présent, plus que jamais auparavant, dans un certain cinéma contemporain, le silence y apparaît en des figures variées, selon différents dispositifs (personnages mutiques, lieux désaffectés, rares paroles dépourvues de sens, étirement des temps faibles du récit). Pour étudier ces figures, il faut d'abord s'interroger, en une approche archéologique, sur les origines du silence cinématographique, sur son parcours esthétique dans le cinéma parlant (notamment dans les films de genre ou dans ceux de la modernité) avant d'en dessiner les enjeux poétiques et politiques dans les fictions contemporaines de Sharunas Bartas, de Pedro Costa, de Béla Tarr ou de Tsaï Ming-liang. Une présence invisible à l’intérieur même de ces films peut enfin être vue, écoutée et révélée. Le silence agit directement sur le rythme de ces films, renforçant l’impression de durée et induisant la sensation de dilatation temporelle. De la même façon, il peut participer à une forme de mélancolie ou de vacuité. Nous pourrons enfin nous demander si le silence implique un refus de l'état des choses, s'il revendique une nouvelle relation au monde et s'il invite à nous projeter vers un temps post-catastrophique où la parole n’aurait plus de sens. Y aurait-il ainsi, au travers de sa mise en scène, une dimension anthropologique, critique et historique du silence ?