Thèse soutenue

La sociabilité des haïkistes au Japon ˸ flexibilité et pluralité des liens humains
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Auteur / Autrice : Minami Akiba
Direction : Bruno Péquignot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 20/11/2018
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Laboratoire : Centre de recherches sur les liens sociaux (Paris ; 2002-....)
Jury : Président / Présidente : Dominique Chateau
Examinateurs / Examinatrices : Bruno Péquignot, Dominique Chateau, Christine Détrez, Cléa Patin, Jean-François Sabouret

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le haïku est un genre poétique japonais né au XIXe siècle, constitué de 17 syllabes. De nos jours, le Japon compterait quelque 10 millions d’amateurs et de professionnels de haïku pour une population totale de 127 millions. Ces Japonais composent des haïkus afin d'exprimer leur sensibilité, mais aussi de les montrer aux autres qui les jugent, dans le cadre de réunions poétiques de groupes associatifs, dans des rubriques haïkistes de journaux et de magazines, lors de compétitions, ou encore à l’école. Le haïku interpelle l’imagination et l’empathie des autres pour s’épanouir pleinement en tant qu’œuvre. Cherchant la reconnaissance des autres, le haïku est une activité sociale grand public au Japon. Plusieurs mécanismes propres à la pratique du haïku empêchent l’établissement d’une hiérarchie complète dans ce vaste monde des haïkistes japonais : notation sous anonymat (donc égalité lors de l’appréciation), utilisation de pseudonymes, liberté d’appartenance à plusieurs groupes de son choix, absence de critères poétiques absolus. Le haïku offre de multiples possibilités de participations, répond à de multiples désirs tels que se montrer, être reconnu, découvrir autrui, jouer sous une autre identité. Ainsi le haïku attire-t-il de nombreux adeptes. La brièveté extrême du haïku assure une grande accessibilité et facilite des échanges sur peu de temps. Être bref accentue le côté ludique de la poésie et crée une forte sociabilité. Par ailleurs, cette concision oblige systématiquement les haïkistes à avoir une retenue vis-à-vis de soi et des autres. Restant courtois, les haïkistes continuent interminablement ce jeu de « présentation – appréciation » dans lequel chacun a l’assurance d’être écouté.