Thèse soutenue

Visualité et contre-visualité. Les images de guerres et de conflits tournées par des amateurs, et leur utilisation dans l’art contemporain. Une politique des images sur un « bruit de fond » godardien

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Auteur / Autrice : Wagner Perez Morales Junior
Direction : Philippe Dubois
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études cinématographiques et audiovisuelles
Date : Soutenance le 14/11/2018
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Laboratoire : Laboratoire International de Recherches en Arts (Paris)
organisme financeur : Brésil. Coordenação de aperfeiçoamento do pessoal do ensino superior
Jury : Président / Présidente : Nicole Brenez
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Dubois, Nicole Brenez, Sophie Berrebi, Michael Witt

Résumé

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En partant de l’idée que la guerre et les images sont deux notions interdépendantes, la thèse reprend deux concepts clés : visualité et contre-visualité. La visualité, étant une façon de perpétuer la guerre, représente les discours dominants. L’art contemporain serait donc une possibilité de construction de contre-visualités. La « guerre globale » contemporaine - totale et dispersée - aurait une production visuelle qui lui correspondrait : des images d’amateurs, elles aussi dispersées et de grande circulation. Comment ces images, généralement liées à la sphère privée, se sont converties en enregistrements de la guerre contemporaine ? Comment l’art fait face à la guerre et à la visualité dominante par le biais du remploi de ces images ? La recherche essaie de définir cette production d’images « amateur » et de l’encadrer dans le temps conflictuel du présent. Une telle production serait-elle une résistance à la visualité actuelle ou au contraire quelque chose qui la renforce ? Ensuite, à travers un corpus circonscrit de quatre artistes visuels contemporains (Clarisse Hahn, Rabih Mroué, Coco Fusco et Thomas Hirschhorn), nous travaillons l’hypothèse que la réutilisation de ces images peut contribuer à la construction d’une contre-visualité : par le geste artistique, l'enlèvement de ce matériau d'un certain flux provoquerait un arrêt, une déviation vers une reconfiguration du sensible où le facteur conflictuel serait mis en évidence. Dans un troisième moment, la thèse se penche sur l'œuvre des années 1970 de Jean-Luc Godard et Anne-Marie Miéville, quand ils interrogent les forces et les faiblesses du cinéma militant et mettent en question les images et leurs potentialités. Certaines de leurs procédures créatives sont examinées rétrospectivement, car à notre avis, elles sont toujours présentes directement ou indirectement dans la pratique artistique des artistes de notre corpus.