Thèse soutenue

A hauteur d'homme ˸ usages de la fortune dans l'écriture de l'histoire (1560-1600)

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Auteur / Autrice : Alicia Viaud
Direction : Michel Magnien
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance le 10/11/2018
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Formes et idées de la Renaissance aux Lumières (2005-... ; Paris)
établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Jury : Président / Présidente : Nadine Kuperty-Tsur
Examinateurs / Examinatrices : Michel Magnien, Nadine Kuperty-Tsur, Béatrice Guion, Florence Buttay, Nathalie Dauvois
Rapporteurs / Rapporteuses : Nadine Kuperty-Tsur, Béatrice Guion

Résumé

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Dans les dernières décennies du XVIe siècle, s’épanouit une histoire « à hauteur d’homme », du fait de son objet et du fait des limites qu’elle se donne à elle-même. Les usages de la fortune contribuent au développement de cette pratique d’écriture qui se veut séculière et manifeste un intérêt pour les réalités humaines, mais dans laquelle la volonté divine est nettement prise en considération. Un prologue permet de définir la fortune comme un lieu commun et comme un objet polémique dans le contexte d’une crise politique et religieuse. L’étude s’attache ensuite à un corpus d’ouvrages d’histoire (Le Roy, La Popelinière, Belleforest…) et de Mémoires (Marguerite de Valois, Henri de Mesmes, Monluc…), rédigés ou publiés entre 1560 et 1600. Elle montre comment les usages du terme fortune permettent de penser l’adversité (I), de concevoir l’action (II) et de s’approprier le passé (III). Elle s’intéresse à la manière dont est élaborée la structure du récit, dont est construite une stratégie argumentative qui permet la valorisation d’une identité nobiliaire ou d’un parcours politique et militaire, et dont sont conférées aux faits passés une portée édifiante ou une valeur pratique. La fortune ne constitue pas un moteur de l’histoire comme somme d’événements, mais peut être un outil de l’écriture de l’histoire qui permet de désigner et de penser les rapports de l’homme à ce qui lui est extérieur (l’action d’autrui, les circonstances), ce qui lui échappe (l’action divine, l’action royale) mais aussi à ses propres failles et à ses propres capacités.