Du cultuel au culturel : les mutations du festival des fantômes de Keelung Zhongyuanjie XXe-XXIe siècle
Auteur / Autrice : | Chia-Fang Yu |
Direction : | Catherine Bertho-Lavenir |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire artistique et culturelle |
Date : | Soutenance le 09/10/2018 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts et médias (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....) |
Laboratoire : Centre de recherches sur les liens sociaux (Paris ; 2002-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Bruno Péquignot |
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Bertho-Lavenir, Bruno Péquignot, Alain Arrault, Évelyne Cohen, Huizhen Lin | |
Rapporteur / Rapporteuse : Alain Arrault, Évelyne Cohen |
Mots clés
Résumé
Un festival tel que le Festival des fantômes de Keelung Zhongyuanjie est un fait religieux, esthétique et de communication qui assure des fonctions de transmission des pratiques et des valeurs ainsi que des fonctions symboliques de régulation des relations entre groupes sociaux et de diffusion des représentations. Dans cet espace-temps spécial les cadres de la vie collective et les identités sont en permanence décomposées et recomposées selon une dynamique qui évolue avec le temps. Les individus y jouent temporairement, au sein des clans, un rôle social qui ne dépend pas directement de leur statut social, de leur niveau de richesse, de leur origine ethnique ou provinciale, et même les appartenances religieuses sont associées dans des pratiques syncrétiques. Les festivals traditionnels de Taïwan ont évolué au cours du XXe siècle. A l’origine une double fonction dominait : sociale – il s’agissait d’assurer une cohabitation harmonieuse entre clans – et religieuse – il s’agissait d’assurer une relation apaisée avec les âmes des disparus. Au cours du XXe siècle le festival s’est transformé pour intégrer la nouvelle culture nationale dominante. Au début du XXIe siècle le renforcement de l’identité culturelle taiwanaise est devenu une priorité politique. Les autorités ont œuvré à la promotion d’un ensemble de festivals rassemblés sous le nom de « Festivals d’art de Formose ». Un de ces festivals, la fête des fantômes de Keelung Zhongyunjie, qui était jusqu’alors plutôt traditionnelle et folklorique, a dès lors connu une telle expansion qu’elle est devenue un festival d’art national. Cette étude traite du processus qui voit la mutation de la Fête des Fantômes de Keelung Zhongyuanjie en festival. Des facteurs tels que la mondialisation de l’économie, les mutations technologiques et la dynamique des politiques publiques se combinent pour modifier le modèle original qui passe d’une dominante cultuelle à une dominante culturelle. Ce processus à l’œuvre ne se comprend que dans le cadre des transformations plus générales de l’identité nationale taïwanaise au XXIe siècle.