L'écriture de la voix. Poétique du rondeau sans musique à la fin du Moyen Âge (1350-1465)
Auteur / Autrice : | Mathias Sieffert |
Direction : | Michelle Szkilnik, Jean-Claude Mühlethaler |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature et civilisation française |
Date : | Soutenance le 25/06/2018 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité en cotutelle avec Université de Lausanne |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littérature française et comparée (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....) |
Laboratoire : Centre d'études et de recherches antiques et médiévales (Paris) | |
Equipe de recherche : Centre d'études du Moyen âge (Paris) | |
Jury : | Président / Présidente : Jacqueline Cerquiglini-Toulet |
Examinateurs / Examinatrices : Michelle Szkilnik, Jean-Claude Mühlethaler, Jacqueline Cerquiglini-Toulet, Estelle Doudet, Gabriella Parussa, Denis Renevey | |
Rapporteur / Rapporteuse : Estelle Doudet, Gabriella Parussa |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Forme héritée du rondet de carole devenue un genre polyphonique à l’époque de l’ars nova, le rondeau s’est paradoxalement développé, à la fin du Moyen Âge, en tant que genre poétique sans musique. Cette thèse se propose ainsi d’étudier comment, de Guillaume de Machaut à Charles d’Orléans, une forme à la fois brève et répétitive a su paradoxalement s’imposer comme un genre textuel autonome. La première partie de ce travail, « Le fantôme de la voix », envisage la dette que le rondeau textuel doit à la tradition musicale. Après un essai de définition diachronique, nous interrogerons l’effet de l’absence de musique sur l’évolution de la mise en page du rondeau, puis la manière dont les récits à interpolations lyriques jouent de l’imaginaire musical, vocal et épistolaire d'une forme ''hantée''. La deuxième partie, « L’espace du manuscrit » interroge les « mises en livres » du rondeau. Une typologie distinguant la ''collection hybride'', la ''section'' et le ''canzoniere'', initie un parcours dans les manuscrits de Machaut, Froissart, Christine de Pizan, Eustache Deschamps, Oton de Granson et Jean de Garencières. Nous proposons une analyse détaillée d’un cas particulier : les chançons de Charles d’Orléans, copiées vers 1440 dans le fonds primitif du BnF fr. 25458. Dans la troisième partie, il s’agit de concevoir la naissance d’un « genre », qui se cristallise dans le goût de l'énigme et le choix de l’ornatus difficilis, alors même que la forme se prêtait davantage, au XIVe siècle, à l’ornatus facilis. Les deux derniers chapitres étudient la circulation, la réécriture et le recyclage de refrains intertextuels au sein de plusieurs recueils collectifs transformés, par le mélange de l'ancien et du nouveau, en véritables « anthologies créatives ».