''Ne m'intéresse que ce qui n'est pas à moi'' : une approche esthétique de la reprise d'archives dans deux films d'histoire au Brésil pendant la dictature
Auteur / Autrice : | Isabel Castro |
Direction : | Jean-Pierre Bertin-Maghit, Anita Léandro |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études cinématographiques et audiovisuelles |
Date : | Soutenance le 19/05/2018 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité en cotutelle avec Universidade federal do Rio de Janeiro |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts et médias (Paris ; 1997-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....) |
Laboratoire : Institut de recherche sur le cinéma et l'audiovisuel (Paris) | |
Jury : | Président / Présidente : Michel Marie |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Pierre Bertin-Maghit, Anita Léandro, Michel Marie, Eduardo Victorio Morettin, Maxime Scheinfeigel, Sylvie Rollet | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Eduardo Victorio Morettin, Maxime Scheinfeigel |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Dans le but d'évaluer la portée historiographique de ce choix de montage qui consiste à faire œuvre cinématographique à partir d'images déjà existantes, cette thèse développe une étude de deux films de réemploi réalisés au Brésil dans le début des années 1970 : História do Brasil (Histoire du Brésil, Glauber Rocha et Marcos Medeiros, 1974) et Triste Trópico (Triste Tropique, Arthur Omar, 1974). Œuvres uniques dans la filmographie de cinéastes importants, ces films, réalisés uniquement à partir du recyclage de matériaux divers, partagent en plus de leur méthode atypique de réalisation, un intérêt central pour la compréhension de l'histoire du Brésil. Dans leur travail avec les images préexistantes, História do Brasil et Triste Trópico actualisent des questions qui traversent non seulement l'esthétique cinématographique, mais plus généralement le champ de la création culturelle brésilienne des années 60-70, période politiquement marquée au Brésil par une dictature militaire (1964-1985). À partir d'une analyse esthétique du montage, nous nous interrogeons sur la façon selon laquelle ces films s'approprient l'histoire et construisent à l'aide des procédés mêmes de montage un regard sur la société brésilienne du temps présent, celui de leur réalisation. À partir de quels matériaux et de quelles stratégies discursives développent-ils une pensée historique ? Un troisième film, postérieur, Tudo é Brasil (Rogério Sganzerla, 1998), est ponctuellement convoqué dans la première partie de la thèse, afin de montrer combien certains choix politiques et esthétiques de ces films de réemploi de 1974 signalent une position générationnelle, partagée par Sganzerla, qui se prolonge dans le temps.