Thèse soutenue

Le motif improbable ˸ le récit d’enquête français contemporain, Thierry Beinstingel, Emmanuel Carrère et Jean Rolin

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Auteur / Autrice : Sylvaine Lecomte Dauthuille
Direction : Bruno Blanckeman
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance le 26/03/2018
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Laboratoire : Théorie et histoire des arts et des littératures de la modernité (Paris)
Programme de recherche : Champ d’Etude du Récit Actuel et Contemporain (Paris)
Jury : Président / Présidente : Catherine Brun
Examinateurs / Examinatrices : Bruno Blanckeman, Catherine Brun, Marie-Hélène Boblet, Laurent Demanze
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Hélène Boblet, Laurent Demanze

Résumé

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Le récit littéraire au tournant du XXIe siècle peut se présenter sous la forme du récit d’enquête. Cette thèse se propose d’examiner ce modèle tel que le mettent en œuvre Thierry Beinstingel, Jean Rolin et Emmanuel Carrère. La pratique de ces trois écrivains pourrait permettre de mieux repérer l’esthétique et les enjeux de cette modalité narrative en émergence. Dans ces récits, le narrateur se trouve d’abord privé de vérité par un récit autoritaire, contre lequel il reconquiert son autonomie perceptive. Sa liberté retrouvée se manifeste par l’entrée dans l’enquête. Le narrateur élit alors un objet de recherche, un motif aléatoire ou improbable, personne, projet, objet, territoire et entreprend le récit de son exploration. À partir de ce prétexte, il interroge donc le sens de sa présence au monde et s’observe percevant, lisant, interprétant et réagissant. Sa liberté se traduit alors par son implication sensible et réflexive. Entre récit de réalité et fiction, ces récits volontiers digressifs opèrent aux confins de la narration, de l’essai et de l’investigation journalistique. Un tel modèle met en œuvre une attitude ou un ethos de chercheur hésitant et perplexe. Cependant, se construit en arrière-plan une dynamique à la fois narrative et réflexive, au cours de laquelle l’énonciateur entre dans l’observation intense du monde présent, y conduit librement sa réflexion au moyen, entre autres, de la dérive essayistique, renouvelle le discours critique sur l’état de société et propose des modalités de reconstruction imaginaire du monde, réaffirmant une liberté créatrice, voire une capacité insurrectionnelle contre la prétention du monde tel qu’il est à être le seul possible.