Thèse soutenue

Temporalités et agricultures. Identités et objets en mouvement. Une approche croisée France - Brésil

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Auteur / Autrice : Tiffany Garcia Parrilla
Direction : Florence Pinton
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie
Date : Soutenance le 14/02/2018
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche et de documentation sur les Amériques
établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Jury : Président / Présidente : Marc Benoît
Examinateurs / Examinatrices : Florence Pinton, Marc Benoît, Pierre Alphandéry, David Dumoulin Kervran, Ademir Antonio Cazella, Bruno Villalba, Bernadette Bensaude-Vincent

Résumé

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Comment les agricultures familiales brésiliennes et françaises font naître des pratiques temporelles innovantes pour répondre à la transition écologique ? La thèse explore dans un contexte d’accélération sociale des processus d’écologisation, la diversité des pratiques et des représentations comme autant d’expressions de la contestation du paradigme agricole moderniste. Elle s’intéresse particulièrement aux expériences temporelles des identités socioprofessionnelles, des objets de la nature et des artefacts techniques. Nos trois terrains d’enquête - La Genétouze, Saints en Puisaye et Rio Veado- sont le miroir du développement de l’agriculture biologique et des débats globaux qui l’agitent sur sa «conventionnalisation ». Les controverses envers son identité, interrogent les nombreux branchements culturels entre les différents modèles agricoles et les tensions véhiculées autour de leurs liens entretenus avec le passé, le présent et le futur.Notre approche transversale entre la France et le Brésil propose de croiser les temporalités vécues des agriculteurs se réclamant de l’agriculture raisonnée, de l’agriculture de conservation ou encore des agricultures agrobiologistes, sur le temps long de leurs trajectoires locales. Elle montre que l’accélération sociale est illusoirement hégémonique : l’inversion du temps progressiste et linéaire ou encore le phénomène de décélération symbolisent des résistances culturelles. En réalité, on assiste plutôt à la coexistence de temporalités multiples, opposées voire contradictoires sur un même territoire. Les enjeux autour des agricultures familiales s’avèrent alors être d’ordre civilisationnel : ils révèlent une crise temporelle questionnant le chercheur sur la capacité des acteurs à renverser la flèche du temps, pour offrir de possibles réconciliations entre la linéarité du progrès technique et la cyclicité du vivant.