Thèse soutenue

La construction de l'État colombien au prisme de l'éducation. Nationalisation et modernisation pendant la République Libérale (1930-1946)

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Auteur / Autrice : Cristina Moreno
Direction : Olivier Compagnon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 15/02/2018
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Laboratoire : Centre de recherche et de documentation sur les Amériques
Institut : Institut des Hautes Études de l'Amérique latine (Université Paris III)
Jury : Président / Présidente : Pilar González Bernaldo de Quirós
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Compagnon, Pilar González Bernaldo de Quirós, Françoise Martinez, Annick Lempérière, Renán Silva

Résumé

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Le diagnostic de l’État failli en Colombie a parfois conduit à des analyses téléologiques qui ont eu tendance à présenter ce phénomène non seulement comme inextricable à la société colombienne mais, en outre, constitutif de l’histoire de la construction étatique. Ce travail invite à reconsidérer ces analyses à travers l’étude de cette construction à un moment clé de son histoire. Mettant fin aux anciennes « Républiques oligarchiques », les gouvernements libéraux des années 1930 et 1940 ont cherché à élargir les bases sociales du régime : intégrer le « peuple » paraissait la condition nécessaire à la transformation du pays. Si la modernisation et la nationalisation étaient les anciens horizons des élites politiques, ces concepts sont réinterprétés. Le nationalisme culturel, la régulation de l’économique et du social font irruption dans les discours et les pratiques étatiques. Ils traduisent un nouveau rapport de l’État à la société. Dans ce contexte, l’éducation et la culture ont pris une centralité politique jusqu’alors méconnue dans le pays. Cette thèse analyse la mise en place de la réforme éducative en privilégiant l’expérience quotidienne de sa construction. Cherchant à élucider le déploiement des logiques d’action et de connaissance de l’État, elle intègre les jeux d’échelle du local, du régional et du national. Puisant dans les méthodologies de l’histoire sociale et culturelle, elle donne une place privilégiée aux acteurs de cette construction. Ce travail est donc autant une histoire politique de l’éducation qu’une histoire sociale de l’État éducateur. En ce sens, elle contribue à une réflexion plus large sur les processus de construction étatique et les liens complexes entre culture et politique.