Thèse soutenue

Le métathéâtre contemporain : la quête paradoxale d’une société perdue

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Auteur / Autrice : Rafaella Uhiara
Direction : Marie-Madeleine Mervant-Roux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études théâtrales
Date : Soutenance le 31/01/2018
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Théorie et histoire des arts et des littératures de la modernité (Paris)
établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
organisme financeur : Brésil. Coordenação de aperfeiçoamento do pessoal do ensino superior
Jury : Président / Présidente : Catherine Balaudé-Treilhou
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Madeleine Mervant-Roux, Catherine Balaudé-Treilhou, Nancy Delhalle, Bérénice Hamidi-Kim, Anne-Françoise Benhamou, Silivia Telesi Fernandes da Silva, Christophe Triau
Rapporteurs / Rapporteuses : Nancy Delhalle, Bérénice Hamidi-Kim

Résumé

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Cette thèse s’intéresse à un mode de réflexivité spécifique qui se dessine chez certains artistes contemporains comme Jérôme Bel, Philippe Quesne, Grand Magasin, entre autres. L’interrogation sur le théâtre – sa nature, son fonctionnement, sa nécessité et sa pertinence au sein de la société –, s’accompagne d’un souci de rapprochement avec le public, observable dans la forme des spectacles : effort de clarté, explicitation des règles du jeu, réserves par rapport au savoir-faire théâtral, mélange de références cultivées et de références populaires. Pourquoi ces productions subventionnées, jouissant de prestige et de reconnaissance au sein des institutions publiques, prennent-elles comme objet le dispositif théâtral lui-même ? Et pourquoi le font-elles de cette manière ? Le métathéâtre du début du XXe siècle, qui présentait des thèmes et structures similaires, réagissait au risque d’obsolescence de la scène, de sa faillite économique et plus encore de la perte de sa validité au sein du monde industrialisé. Notre hypothèse est que le métathéâtre contemporain repose sur un rapport ambivalent avec la représentation théâtrale : entre fascination pour son fonctionnement en tant que structure et scepticisme à l’égard de sa puissance référentielle, d’où résulte un jeu pour le jeu qui ne peut pas se permettre de se prendre au sérieux. D’autres ambiguïtés concernent le rapport au patrimoine culturel occidental, le rapport à l’altérité (sociale, esthétique) et l’inscription dans le système institutionnel. Autant de traits que l’on retrouve hors du monde artistique. Parce qu’il nous donne à voir les représentations mentales qu’ont aujourd’hui du théâtre des artistes qui occupent un rôle important dans le paysage théâtral, le métathéâtre nous est apparu comme une forme privilégiée pour cette observation.