Thèse soutenue

D’une esthétique métakitsch sur la scène contemporaine : évolution de la notion de kitsch et son usage au second degré dans des mises en scène d’opérettes de Jacques Offenbach au XXIe siècle

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Auteur / Autrice : Hélène Routier
Direction : Catherine Balaudé-Treilhou
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études théâtrales
Date : Soutenance le 22/01/2018
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Laboratoire : Institut de recherches en études théâtrales (Paris)
Jury : Président / Présidente : Christophe Genin
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Balaudé-Treilhou, Christophe Genin, Marie-Noëlle Semet-Haviaras, Romain Piana
Rapporteurs / Rapporteuses : Christophe Genin, Marie-Noëlle Semet-Haviaras

Résumé

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Le spectacle vivant actuel fait la part belle à des représentations légères, divertissantes, qui jouent avec le mauvais goût et intègrent la culture de masse. Il se dégage alors de certaines mises en scène, à la valeur artistique pourtant indéniable, une tonalité qui amène à les qualifier de kitsch. Or, selon Hermann Broch, le kitsch est “l’anti-art” par excellence. Cette contradiction tient au fait que, lorsque le kitsch est envisagé à distance, comme l'ont démontré Susan Sontag et Guy Scarpetta, à un second degré, il peut accéder à l’art. Pour qualifier de kitsch une représentation sans que cela renvoie à un jugement de valeur dépréciatif et afin de comprendre les modalités de ce renversement, il faut au préalable identifier le kitsch. En s’appuyant sur les définitions de cette notion par des penseurs comme Walter Benjamin ou Clement Greenberg et sur les descriptions des propriétés du kitsch par Abraham Moles et Christophe Genin, cette thèse s'arrête, notamment, sur le rôle du processus autoréflexif de la métathéâtralité. Celle-ci permet en effet au kitsch, en se dénonçant comme tel, de devenir un outil scénique qui produit une esthétique que nous appelons métakitsch. Dans l’objectif de saisir concrètement les enjeux, les effets et les limites de cette esthétique, l’opérette s'est avérée le genre théâtral le plus propice. Aussi la deuxième partie de cette étude est-elle centrée, d’une part sur quatre œuvres de Jacques Offenbach par un même metteur en scène, Laurent Pelly, de l’autre sur l’analyse comparative de quatre représentations de La Belle Hélène d’Offenbach par des metteurs en scène différents. Il en ressort que l’utilisation du kitsch, qui offre une grande liberté aux metteurs en scène, engendre des spectacles souvent ironiques, voire caustiques, hybrides, éclectiques et ludiques. L’utilisation du kitsch, de l'anti-art dans l'art, semble répondre aux besoins de renouveau du public.