Titulature et pouvoir de l’empereur Trajan dans les provinces de l’Occident romain d’après l’épigraphie et la statuaire
Auteur / Autrice : | Fadhila Ben Messaoud |
Direction : | Sabine Lefebvre, Nabil Kallala |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 12/12/2018 |
Etablissement(s) : | Bourgogne Franche-Comté en cotutelle avec Université de Tunis (1958-1988) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps (Dijon ; Besançon ; 2017-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Archéologie, terre, histoire, sociétés (ARTEHIS) (Dijon) |
Jury : | Président / Présidente : Frédéric Hurlet |
Examinateurs / Examinatrices : Sabine Lefebvre, Nabil Kallala, Christine Hoët-Van Cauwenberghe, Lotfi Naddari | |
Rapporteur / Rapporteuse : Christine Hoët-Van Cauwenberghe, Lotfi Naddari |
Résumé
À travers l’analyse des témoignages de l’épigraphie et de la statuaire relatifs à l’empereur Trajan, issus des cités des provinces occidentales, notre objectif est de déterminer les différentes formes d’expression d’allégeance et de loyalisme des provinciaux à son égard. La présence de Trajan à travers ces deux formes d’expression privilégiées pour la propagande impériale est très significative. Elle est due à plusieurs facteurs : Trajan est d’abord originaire d’Italica, en Bétique, Il est le premier provincial à prendre le pouvoir à Rome ; ensuite il est qualifié de Meilleur des Princes ; et il fut un grand militaire et un bon administrateur durant un long règne de 19 ans et demi. Aussi lui a-t-on rendu hommage par de nombreux documents épigraphiques, élevés sur les fora des cités provinciales qu’accompagnent des statues, en pied, ou équestre. C’est un prince bien connu aussi dans la littérature et la numismatique. Tous ces témoignages montrent qu’il est le premier empereur dont la titulature va s’enrichir d’attributs divers tout au long de son règne, il est Optimus princeps, le premier Dacicus, le premier Parthicus, mais aussi le premier à avoir porté le titre Proconsul, en dehors de Rome.Cette titulature établie d’abord à Rome puis envoyée dans les provinces constitue une matière d’étude riche et variée qui nous a permis de faire des comparaisons entre les provinces et les cités mêmes. Cela nous a été possible, grâce à un inventaire systématique des recueils épigraphiques, qui a recensé 316 inscriptions le concernant. Cet empereur, a non seulement renouvelé certains aspects dits républicains mais a préservé aussi le modèle augustéen, perceptible à travers sa dénomination dans laquelle Imperator Caesar est cité de manière constante en tête de la séquence impériale. En fait, les innovations de Trajan sont importantes et vont marquer longtemps l’histoire impériale, comme l’inauguration d’un nouveau comput tribunicien fixé au 10 décembre de chaque année, au lieu d’un comput variable marqué tout le premier siècle. Il n’a revêtu le consulat que cinq fois et pendant des périodes très coutres. Par cette pratique, il a redonné au pouvoir impérial son importance ; se présente comme le vrai père pour ses concitoyens, à Rome comme à travers l’empire. En somme, la formula de l’empereur trouve sa physionomie définitive à partir du règne de Trajan.Dans les cités des provinces occidentales, Trajan fut vénéré à travers le monumentum, comme par le texte qui fait corps avec la statue impériale. Cette image double répond d’abord aux exigences de la chancellerie impériale et parfois de l’empereur lui-même. Nombreuses sont les inscriptions qui lui sont dédiées. Elles expriment la reconnaissance des provinciaux, satisfaits de sa politique, source de paix et de prospérité. Les cités occidentales ont accordé une importance particulière à son image impériale et à ses différentes transcriptions liées parfois à un programme édilitaire. Il a bénéficié d’une reconnaissance sans limite par les provinciaux qui lui ont dédié des monuments encore visibles en Afrique, en Ibérie et en Germanies. Ce nouvel empereur, est grand conquérant, bon gouverneur, mais aussi héros (nouveau Diomède), il a plusieurs facettes. La fortune de l’empereur, sous son règne, comme après son décès est considérable. Il fut toujours le modèle du bon prince jusqu’aux époques contemporaines.